Nicolas Sarkozy : « L’échec n’est jamais décevant, le succès l’est souvent »

Nicolas Sarkozy sort de son silence dans une interview au magazine de l’association des Sciences-Po « Emile ». Il évoque sa vie après la politique et Emmanuel Macron.

C’est son premier entretien en presse écrite depuis sa défaite à la primaire de la droite et du centre. Et c’est dans un magazine plutôt confidentiel que Nicolas Sarkozy a choisi de s’exprimer. Il s’agit d’Émile, le magazine de l’association des écoles Sciences-Po. L’interview a été réalisée le 17 juillet, soit deux mois après la victoire d’Emmanuel Macron. La revue sort fin août. Le JDD a pu lire les premières confidences de l’ancien Président en exclusivité.

"Il n’y a pas de noblesse si on ne sait pas perdre"
L’ancien pensionnaire de Sciences Po évoque son état d’esprit après sa défaite à la présidentielle : "L’échec n’est jamais décevant, le succès l’est souvent, ne serait-ce parce qu’il passe très vite. En plus, les gens ne vous regardent pas, ils regardent le soleil, la lumière. Dans l’échec, c’est vous qu’ils regardent. Je ne garde aucun souvenir de mes succès, je garde un souvenir très précis de mes échecs. Il n’y a pas de noblesse si on ne sait pas perdre."

Nicolas Sarkozy revient également sur sa vie depuis son départ de la vie politique : "Il n’y a pas un après, il y a une vie qui continue. J’ai vécu, j’ai respiré, j’ai aimé, je suis battu avant d’être Président, donc j’ai continué tout ça après. C’est de l’extérieur qu’on met une césure. Vous croyez que la vie commence quand on entre à l’Elysée et qu’elle s’arrête quand on en sort? Je suis comme le héros de Dostoïevski dans Crime et châtiment : ‘La renaissance lente mais certaine’. On renaît d’un échec professionnel, d’un échec familial…"

"Macron est arrivé à transgresser, c’est vrai, et ce n’est pas si facile"
Nicolas Sarkozy se montre également plutôt laudateur vis-à-vis d’Emmanuel Macron, lui a qui a su si bien transgresser pendant la campagne présidentielle : "Sans transgression, sans rupture des habitudes, sans pensées libres, il n’y a pas de progrès […] Macron y est arrivé, c’est vrai, et ce n’est pas si facile."

Il donne également plusieurs conseils à Emmanuel Macron : "Le président français doit être un grand Européen. Il faut proposer un nouveau traité. C’est très important. Ensuite, le calendrier du président de la République est simple : c’est tout de suite. Tout ce que vous ne faites pas en juillet, vous ne le ferez pas en septembre, et tout ce que ne vous faites pas en septembre, vous ne le ferez pas en décembre. Voilà pourquoi, le calendrier n’attend pas. C’est notamment vrai pour la baisse des impôts. Troisièmement, la question de la réforme de la justice. La justice est un pouvoir indépendant , il ne peut pas exister de pouvoir sans contre-pouvoir, sans équilibre des pouvoirs. Quel contre-pouvoir? C’est une question très difficile."

(Source : Le JDD)

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