«Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est donc arrivé», a souligné le Roi.
Par cet acte historique et responsable de retour au sein de l’Union Africaine (UA), le Maroc compte œuvrer au sein de cette organisation en vue de transcender les divisions, a ajouté le Souverain.
“Cette décision de retour, réfléchie et longuement mûrie, émane de toutes les forces vives du Royaume”, a affirmé le Souverain, en faisant remarquer que le “temps des idéologies est révolu” et que les peuples de l’Afrique ont besoin de concret et d’actions tangibles.
“On ne peut changer la géographie. On ne peut se soustraire au poids de l’histoire”, a expliqué le Souverain, soulignant que c’est justement ce qui milite pour que le Maroc ne demeure pas en dehors de sa famille institutionnelle et puisse ainsi retrouver sa place naturelle et légitime au sein de l’UA.
Agissant de l’intérieur, le Maroc contribuera à en faire une organisation plus forte, fière de sa crédibilité et soulagée des oripeaux d’une période dépassée, a affirmé le Roi, notant que le défi qui demeure à relever pour l’Afrique, plus d’une décennie après la naissance de l’Union Africaine, “est celui de l’unité et de la cohésion de notre grande famille”.
Et le Souverain d’expliquer que le Maroc, qui a quitté l’OUA n’a jamais quitté l’Afrique. Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières, soulignant que la relation passionnelle du Royaume du Maroc avec son Continent explique le sentiment légitime que la reconnaissance d’un pseudo état était dure à accepter par le peuple marocain.
“Le temps est venu d’écarter les manipulations, le financement des séparatismes, de cesser d’entretenir, en Afrique, des conflits d’un autre âge, pour ne privilégier qu’un choix, celui du développement humain et durable, de la lutte contre la pauvreté et la malnutrition, de la promotion de la santé de nos peuples, de l’éducation de nos enfants, et de l’élévation du niveau de vie de tous”, a encore plaidé le Roi.
Le Souverain a regretté à cet égard que certains pays continuent de prétendre que le Maroc n’a pas vocation à représenter l’Afrique, parce que sa population ne serait pas majoritairement noire, faisant observer que l’Afrique ne se résume pas à une couleur et que “continuer à l’insinuer, c’est mal connaitre nos réalités”. C’est pourquoi, a poursuivi le Roi, tous ceux qui dénigrent le Maroc font du tort, en fait, aux Africains eux-mêmes. La popularité du Royaume et sa dimension en Afrique, n’étant plus à démontrer, ni à prouver.
Le Souverain a également relevé que l’Afrique, si longtemps négligée, est devenue incontournable et se présente désormais comme un interlocuteur actif et respecté dans le débat sur la Gouvernance mondiale.
“C’est pourquoi, sur la question du Sahara, l’Afrique institutionnelle ne peut supporter plus longtemps les fardeaux d’une erreur historique et d’un legs encombrant”, a tenu à préciser le Roi.
“L’Union africaine, n’est-elle pas en contradiction évidente avec la légalité internationale ? puisque ce prétendu Etat n’est membre ni de l’Organisation des Nations Unies, ni de l’Organisation de la Coopération Islamique, ni de la Ligue des Etats arabes, ni d’aucune autre institution sous régionale, régionale ou internationale ?”, s’est interrogé le Souverain.
Et de relever encore : “L’UA, resterait-elle, en déphasage avec la position nationale de ses propres Etats membres, puisqu’au moins 34 pays ne reconnaissent pas ou plus cette entité ?”
Le Roi a ainsi noté que même parmi les 26 pays qui s’étaient placés dans le camp de la division en 1984, seule une stricte minorité d’une dizaine de pays subsiste.
Cette évolution positive, a fait observer le Souverain, est, d’ailleurs, conforme à la tendance observée au niveau mondial, en ce sens que depuis l’année 2000, 36 pays ont retiré leur reconnaissance à l’Etat fantôme.
L’Union africaine se trouve aussi en total décalage avec l’évolution de la question du Sahara, au niveau des Nations Unies, a encore relevé le Souverain, relevant que l’UA ne peut donc, seule, préjuger de l’issue de ce processus. Par sa neutralité retrouvée, elle pourrait, par contre, contribuer d’une manière constructive à l’émergence de cette solution, a-t-il dit.