Migrants: près de 90% des Allemands veulent plus d’expulsions

Près de 90% des Allemands veulent une accélération des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, selon un sondage publié vendredi en pleine fronde gouvernementale sur la politique migratoire de la droite conservatrice contre la chancelière Angela Merkel.

Chaque camp restant sur ses positions, aucune réunion de conciliation n’est prévue pour régler le conflit opposant Mme Merkel à son ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, chef de file de l’aile la plus à droite de la fragile coalition gouvernementale qui veut imposer un tour de vis à la politique d’accueil des demandeurs d’asile.

86% des Allemands sont favorables à l’accélération des expulsions des migrants déboutés de leur demande d’asile, selon le sondage de référence de la chaîne publique ARD, le Deutschlandtrend, réalisé en début de semaine, au début du conflit politique menaçant la chancelière.

Et 62% des personnes interrogées considèrent que les étrangers sans papiers arrivant aux frontières de l’Allemagne doivent être refoulés, une mesure voulue par M. Seehofer et rejetée par Mme Merkel dans le conflit politique qui les oppose.

Le ministre de l’Intérieur veut en outre refouler à la frontière les demandeurs d’asile arrivant en Allemagne bien qu’ils aient été enregistrés par un autre pays dans la base de données de l’UE. La chancelière refuse cette mesure unilatérale et prône une solution coordonnée à l’échelle européenne lors du sommet de la fin juin.

Lundi, la CSU, le parti de M. Seehofer, doit décider si le ministre imposera ses vues par décret, ce qui pourrait amener à son limogeage voire à une chute du gouvernement Merkel.

Signe des interrogations que suscite cette affaire pour l’avenir de la chancelière, le canular vendredi d’un magazine satirique annonçant la fin de la coalition au pouvoir a été repris par de nombreux médias. Pour réussir, un journaliste du magazine Titanic a maquillé son compte certifié en compte d’une chaîne de télévision respectée.

Après les législatives de septembre, marquées par le score historique de l’extrême droite, la chancelière a mis six mois à former une fragile coalition réunissant son parti, la CDU, les conservateurs bavarois de M. Seehofer et les sociaux-démocrates du SPD.

Le vice-chancelier Olaf Scholz, un social-démocrate, a appelé ses partenaires à mettre fin au conflit: "la tâche de gouverner notre pays n’est pas un nouvel épisode de Games of Thrones mais une mission bien réelle", a-t-il tweeté.

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