Mbarka Bouaida: il y a un ferme engagement américain pour la relance du processus de négociation israélo-palestinien
La ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, Mbarka Bouaida, a participé lundi soir à la réunion ministérielle du comité de suivi de l’initiative de paix arabe de la Ligue arabe pour la relance du processus de paix israélo-palestinien, qui s’est déroulée à l’ambassade des Etats-Unis à Paris sous l’égide du parrain de ce dialogue direct entre Palestiniens et israéliens, le secrétaire d’Etat américain John Kerry. Atlasinfo a rencontré Mme Bouaida:
Nous soutenons l’initiative américaine. Il y a un ferme engagement de l’administration américaine pour faire aboutir le processus de négociations. Pour le Maroc, l’apport américain à ces négociations est très utile. Mais nous dénonçons et insistons sur le fait que les violations israéliennes ne peuvent que bloquer le processus et ralentir son avancement. A ce propos, je tiens à rappeler le soutien du Maroc au président palestinien Mahmoud Abbas dont nous saluons le grand courage politique à poursuivre les négociations et ce malgré toutes les provocations subies au quotidien par les Palestiniens sur leurs propres territoires. Il faut rappeler aussi que le Maroc, dont S.M le Roi préside le comité Al Qods, est fortement engagé à œuvrer pour la construction de la Palestine, et mène beaucoup d’actions sur le terrain à travers l’Agence Bayt Mal Al Qods.
Quel est votre sentiment à l’issue de cette réunion ?
Il s’agissait de la 4ème réunion de la délégation ministérielle du Comité de suivi. Cette réunion a permis de constater l’état d’avancement du processus de paix et d’échanger avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, artisan de cette reprise du dialogue direct israélo-palestinien. Dans son discours, M. Kerry a insisté, bien entendu, sur la nécessité de deux Etats vivant côte à côte dans un environnement de paix et de sécurité. Il a également précisé que tous les problèmes fondamentaux sont sur la table, notamment, les questions liées à la sécurité, les territoires occupés, le statut d’Al Qods, le problème de l’eau et celui des réfugiés. C’est donc sur cet ensemble de points qu’il faut maintenant avancer.
Il y a une volonté globale d’aller de l’avant dans le processus et nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de parvenir à la solution des deux Etats, basés sur les frontières de 1967 avec la création d’un Etat palestinien avec Al Qods comme capitale.
Quelles sont les bases de la démarche de John Kerry ?
La démarche englobe plusieurs niveaux. Un niveau d’abord formel entre les pourparlers, puis au niveau des leaderships avec les présidents des deux entités, Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu. Le volet économique est aussi présent que le volet politique. Il faut garantir aux palestiniens le droit d’accéder à une meilleure vie.
Qu’en pensent les Palestiniens présents à cette réunion ?
Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riadh Malki a fait part de son soutien à l’initiative américaine et a, surtout, fourni des détails très précis sur les diverses et multiples violations israéliennes. M. Malki a pointé du doigt ces violations, notamment, celle la plus flagrante et la plus extrême de mettre un drapeau israélien sur la mosquée Al Aqsa, en plus de la multiplication et de l’extension des colonies israéliennes. Il a d’ailleurs dressé une liste très précise et a demandé à M. Kerry de la transmettre aux Israéliens. John Kerry a promis de faire le nécessaire pour faire avancer les négociations et obtenir des Israéliens la garantie de cesser ces violations.