Mauritanie: un ancien colonel élu président de l’Assemblée nationale

Les députés mauritaniens ont élu lundi à la présidence de l’Assemblée nationale un ancien colonel, Cheikh Ould Baya, proche du chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, a constaté un correspondant de l’AFP.

Cette première session de l’Assemblée élue en septembre s’est tenue pendant que la police dispersait des partisans du militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Abeid qui manifestaient devant l’hémicycle pour réclamer sa libération. Bien qu’élu député, Biram Ould Dah Abeid est en détention préventive depuis début août sur plainte d’un journaliste pour "calomnie, injures et incitation à la haine".

M. Ould Baya a obtenu 118 voix contre 27 pour son unique rival de l’opposition, l’islamiste Assouvi Ould Cheibani.

Connu pour ses relations personnelles très solides avec M. Ould Abdel Aziz, il a été maire de Zouerate, dont il est devenu député, et président de l’Association des maires de Mauritanie et conseiller au ministère des Pêches.

A ce titre, M Ould Baya est surtout connu pour être le négociateur principal de la Mauritanie pour le secteur de la pêche, particulièrement face à l’Union européenne.

La police a chargé les manifestants qui réclamaient la libération de Biram Ould Dah Abeid, président de l’"Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une association non reconnue par les autorités.

Elle a fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes pour les disperser, faisant "neuf blessés, dont l’épouse du président Biram" selon le porte-parole des protestataires, Hamadi Ould Lehbouss.

"Ce sont des jeunes qui sont venus réclamer la libération du député-président injustement incarcéré et dont les gens se plaisent à ignorer le cas et à le maintenir en prison contre toute logique", a-t-il affirmé à l’AFP.

"Il est absent de cette session pour des raisons fallacieuses dont l’opinion nationale et internationale connaît désormais les tenants et les aboutissants", a-t-il conclu.

Le parti au pouvoir a largement remporté les élections législatives, régionales et municipales des 1er et 15 septembre, face à une opposition dominée par le parti islamiste Tewassoul.

M. Ould Abdel Aziz, qui achèvera son second mandat en 2019, répète régulièrement qu’il ne tentera pas de modifier la Constitution pour se représenter, sans apaiser les soupçons de l’opposition, alimentés par les déclarations publiques de ses ministres ou de ses partisans en faveur d’un troisième mandat.

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