Maroc : un Discours Royal du 20 Août Révolutionnaire

Maroc : un Discours Royal du 20 Août Révolutionnaire
Le 20 Août 2013 le peuple marocain a célébré le 60ème Anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.
A cette occasion, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un Discours à la Nation. Une Adresse Royale qui se veut un tournant historique par la richesse de son contenu, la perspicacité de la vision et par la volonté inébranlable d’aller de l’avant.
A noter que ce 60ème Anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple illustre la parfaite symbiose qui existe entre le peuple marocain et son Roi et leur volonté commune de relever tous les défis actuels et à venir et de concrétiser les aspirations légitimes des citoyens marocains.
A signaler que ce 60ème Anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple se déroule la veille, heureux hasard du calendrier de l’Histoire du Royaume du Maroc comptemporain et signe d’un destin hors du commun, d’un autre Anniversaire, celui de la Fête de la Jeunesse, qui correspond cette année aux 50 ans de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Deux Anniversaires importants dans l’Histoire du Maroc, mais aussi deux évènements d’immense patriotisme qui témoignent des liens sacrés qui unissent le Peuple marocain à son Roi.
Aussi, dans son Discours du 20 Août 2013, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a été, on ne peut plus, clair et direct en adressant un message sans ambiguité à chaque frange de la société, dont la jeunesse, et de l’Etat, du simple citoyen aux partis politiques, en passant par les pouvoirs publics et la société.
C’est ainsi, que le Roi du Maroc a entièrement ciblé son Discours du 20 août 2013 sur l’Education en établissant un état des lieux critique et objectif du secteur de l’Education Nationale.
Le Souverain a d’emblée critiqué la politique suivie par l’actuel gouvernement islamiste dans ce secteur, lui reprochant explicitement de ne pas avoir poursuivi les efforts entrepris précédemment sur ce «chantier déterminant», de n’avoir pas su capitaliser les acquis positifs cumulés, ni entrepris les efforts nécessaires pour les consolider et, pire encore, d’avoir remis en cause des composantes essentielles de la Charte Nationale d’Education et de Formation de manière unilatérale.
Après avoir rappelé que le Royaume du Maroc dispose d’une richesse renouvelable, à savoir ses ressources humaines, dont particulièrement sa jeunesse, le Souverain marocain a insisté à ce que le citoyen marocain soit la locomotive du développement et des politiques publiques.
Un vœu qui ne pourrait se réaliser que si l’Ecole marocaine est dotée de moyens à même de lui permettre de remplir sa mission avec efficience.
C’est pourquoi, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a constamment veillé à pourvoir les différentes régions du Maroc d’infrastructures (routes, eau, électricité, logement pour les enseignants, maisons des étudiantes et des étudiants, etc.) en appoint de l’action du secteur de l’éducation.
Toutefois, bien que des progrès aient été réalisés dans les domaines de l’Education et de la Formation (accroissement du taux de scolarisation, chez les filles notamment), des efforts doivent encore être soutenus pour que ce secteur puisse remplir son rôle de locomotive du développement économique et social a constaté le Roi du Maroc.
Aussi, le Souverain marocain a mis en exergue l’urgence de la mise en adéquation de l’ensemble des programmes de formation et des cursus avec les impératifs du Marché du travail.
A ce sujet, il a indiqué que des correctifs doivent être rapidement apportés à certains dysfonctionnements, tel le changement de la langue d’enseignement, notamment dans les matières scientifiques.
Poursuivant son état des lieux, le Roi du Maroc, a reconnu, que sur le plan de la formation professionnelle et technique des résultats positifs ont été enregistrés. Des résultats qui ont d’ailleurs permis de garantir aux candidats, bachelier ou non, une formation spécialisée ayant accru leurs chances d’accéder au marché du travail.
S’agissant de certaines filières universitaires, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a dressé un état des lieux très critique. Des filières universitaires totalement dépassées et en déphasage flagrant avec la réalité universitaire mondiale et les besoins sur le marché du travail.
Aussi, un parachèvement et un affinement des connaissances est plus que nécessaire à ces lauréats issus de ces filières afin qu’ils puissent avoir accès vers les nouveaux métiers du Maroc, à savoir la construction automobile, les centres d’appels et l’aéronautique entre autres.
Face à ce constat négatif, le Roi du Maroc a souligné la nécessité d’un examen objectif de la situation actuelle du secteur de l’Education et de la Formation pour évaluer les réalisations déjà accomplies et identifier les faiblesses, indiquant que la Charte Nationale d’Education et de Formation constitue le cadre idoine pour cette évaluation.
A ce titre, le Souverain a rappelé que les gouvernements successifs se sont attachés à mettre en œuvre les préconisations de cette Charte, mais sans entreprendre les efforts nécessaires afin de consolider les acquis engrangés dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’urgence dont des composantes essentielles ont été remises en cause.
Poursuivant son constat, le Roi du Maroc a jugé anormal que chaque gouvernement arrive avec un nouveau plan qu’il ne sera pas en mesure d’exécuter dans son intégralité. C’est pourquoi, Il a considèré que le secteur de l’Education ne doit pas être enserré dans un cadre politique et doit transcender les rivalités politiciennes.
A cette fin, ce secteur doit être inscrit dans un cadre social, économique et culturel ayant pour vocation d’assurer la formation et la mise à niveau des ressources humaines pour favorisant l’insertion dans la dynamique de développement, et ce, à travers la mise en place d’un système éducatif efficient.
Il a exprimé ses profonds regrets que la situation actuelle de l’enseignement se soit dégradée depuis une vingtaine d’années et appelé à la mise en oeuvre des dispositions constitutionnelles relatives au Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique dont il avait défini les grandes lignes dans son Discours du 20 août 2012.
Il a, en outre, appelé le gouvernement à adopter rapidement les textes relatifs au nouveau Conseil, tout en précisant Sa Décision d’opérationnaliser l’actuel Conseil Supérieur de l’Enseignement en vue d’assurer une évaluation des réalisations accomplies.
En conclusion, ce Discours Royal franc, direct, objectif et sincère émane du Statut du Souverain qui veut qu’Il soit au-dessus des partis et garant de l’intérêt des citoyens tous égaux devant Lui avec les mêmes droits et les mêmes obligations.
La gestion du secteur de l’Education, a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI, «ne doit être l’objet de surenchères ou de rivalités politiciennes, car il s’agit d’un secteur qui doit être inscrit dans le cadre social, économique et culturel qui est le sien, ajoutant que prendre le parti d’énoncer ce diagnostic sur la réalité de l’éducation et de la formation dans notre pays, peut sembler fort et sévère, mais cette démarche émane en toute sincérité et en toute responsabilité du coeur d’un père qui, comme tous les parents, porte l’affection la plus tendre à ses enfants».
Enfin, à l’issue de ce Discours, Sa Majesté le Roi a procédé à la nomination de Monsieur Omar Azziman à la tête du Conseil Supérieur de l’Enseignement.
Une nomination qui vient consacrer l’importance accordée par le Roi au secteur de l’Education, de par les qualités scientifiques et académiques ainsi que les postes de responsabilité que cette personnalité éminente a occupé.
Avec ce Discours du 20 Août 2013, le Souverain marocain vient de montrer sa détermination à garantir un avenir meilleur à la jeunesse par un enseignement et une formation adéquats répondant aux exigences du marché du travail.
On peut donc aisément qualifier ce Discours du 20 Août 2013 de «phare», de «feuille de route» et de nouveau «cahier des charges» et constitue un nouveau départ dans l’intérêt accordé à la jeunesse marocaine par le Roi du Maroc, fervent défenseur des aspirations légitimes des jeunes.
C’est pourquoi, la Fête de la Jeunesse, qui est célébrée le 21 Août, est inscrite dans l’agenda du Maroc indépendant comme une date phare liée aux célébrations de l’Anniversaire de son Souverain.
Un Anniversaire du Roi qui incarne les espoirs et les aspirations de la jeunesse pour l’édification du Maroc moderne et démocratique, assurant aux différentes franges de son peuple, en particulier les jeunes, les conditions d’une vie digne et prospère.
Un Discours Royal qui, de par son contenu, peut être qualifié, au final, de Révolutionnaire.
Farid Mnebhi.

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