Selon le communiqué, AL OULA a “enfreint les dispositions en vigueur, notamment celles relatives à la dignité humaine”, suite à la diffusion, le 02 février 2019, de l’émission de téléréalité “STAND’UP” qui contenait un sketch d’un candidat, présenté par l’animatrice sous un nom de scène “Kahlouch” (terme péjoratif qui veut dire noiraud).
Le CSCA indique que le candidat a incarné, dans ce sketch, le personnage d’un immigré, d’origine africaine subsaharienne, en se présentant notamment par des termes tels que : ” (…) Je vous présente (nom du candidat), de (pays subsaharien d’origine) … Kahlouch du Maroc ! (…)”, que l’un des membres du jury a notamment commenté le sketch en adoptant un accent se voulant similaire à celui du candidat et qu’un autre membre du jury a commenté par des propos tels que “(…) Je veux l’africain !…où est l’africain !? (…)”, alors que le public scandait le qualificatif “kahlouch” durant le sketch, faisant savoir que le CSCA considère que l’utilisation du qualificatif “kahlouch” de manière répétitive, bien qu’adopté en tant que nom de scène par le candidat lui-même, constitue “un sobriquet, à connotation péjorative, renvoyant à sa couleur de peau”.
Le Conseil a également estimé que ce qualificatif, associé d’une part, au personnage incarné d’un immigrant d’Afrique subsaharienne, tel que représenté par la mise en scène avec un accent caricatural, et d’autre part, aux réactions des membres du jury et les acclamations du public sur le plateau scandant ledit sobriquet, dépassent le caractère comique et confinent à la moquerie et au mépris, ce qui “constitue donc une injure à connotation péjorative et à perception raciale, à l’égard d’une catégorie du public, et met ce contenu précisément en non-conformité avec les dispositions légales et réglementaires relatives à la dignité humaine”, notamment conformément au préambule de la loi n°77-03, l’article 3 de la loi n°77-03 ainsi que les articles 183.1, 183.3 et 184.1 du cahier des charges de la SNRT.
LA décision du CSCA intervient après avoir adressé un courrier le 7 février à la SNRT au sujet des observations enregistrées, suite auxquelles l’opérateur a fait savoir que “ce sketch a fait l’objet d’une évaluation particulière et qu’il a finalement été considéré que son contenu relevait de l’humour, de l’auto dérision et qu’il n’outrepassait donc pas les règles encadrant la liberté d’expression”, a précisé la même source, rappelant que “le secteur audiovisuel public assure, dans l’intérêt général, des missions de service public tendant à satisfaire les besoins de culture et d’éducation du public et contribue à la promotion de la citoyenneté, des valeurs d’ouverture et de tolérance, des valeurs des Droits de l’homme, et la lutte contre toutes les formes de discrimination, à travers les programmes audiovisuels, notamment à l’égard du jeune public”.
Le CSCA a également ordonné la notification de la décision à la SNRT, ainsi que sa publication au Bulletin Officiel, a fait savoir le communiqué, notant que cette décision procède également de plusieurs dispositions légales et réglementaires, dont les articles 3, 46 et 48 de la loi n° 77-03 relative à la communication audiovisuelle.