Macron contraint au référendum sur l’immigration !

C’est une des grandes idées qui est sortie du dialogue national lancée par Emmanuel Macron avec les chefs de partis politiques. L’idée d’organiser un référendum sur l’immigration. Dans le contexte actuel, il s’agit d’une vraie concession de président Macron à l’opposition, notamment de droite et d’extrême droite.

 

Emmanuel n’a jamais été réellement rétif à l’idée référendaire. Mais il la gardait sans doute pour des problématiques moins clivantes ou plus lourdes comme la possible réforme des institutions ou le découpage territorial. Il sait que l’immigration est un sujet explosif et il a fini par dire sa disponibilité à assouvir les souhaits de l’opposition.

Il faut dire que le sujet de l’immigration, Emmanuel Macron voulait faire adopter une nouvelle loi au parlement qui marcherait sur deux leviers : une grande fermeté sur la lutte de l’immigration clandestine avec la suppression de tout ce qui est attractif et facilite l’installation de nouvelles populations d’origine étrangères. Le second levier est la régulation des candidats à l’immigration qui travaillèrent dans des secteurs économiques sous tensions.

En d’autres termes, mettre fin aux facteurs qui encourage les appels d’airs et reconnaître les réalités du marché français et ses besoins spécifiques.

Ce plan avait été tenté dans une nouvelle loi sur l’immigration dont l’élaboration et la vente au parlement ont été confiées au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Mais le gouvernement d’Élisabeth Borne a été dans l’incapacité de la présenter faute de majorité garantie pour l’adopter. Aussi bien l’extrême droite que la droite républicaine ont exigé de l’expurger de tous ses articles qui installent une atmosphère de régularisation massive. Ces partis sont en train de mener une campagne sur l’obsession migratoire jusqu’à envisager toutes les questions de société à la lumière de ces angoisses migratoire, réelles ou feintes.

Les partis de gauche, par contre applaudissent les mesures de réalisme économique prises par le gouvernement et dénoncent l’excès de fermeté aux relents démagogiques et populistes. Devant ce clivage, proposer cette loi à la discussion parlementaire relève de la gageure et obligerait le gouvernement à recourir au fameux 49.3 dont l’utilisation abusive a fini par ternir l’image des deux mandats d’Emmanuel Macron. D’ailleurs à force d’user de cet article exceptionnel de la constitution, Macron apparaît comme l’homme qui tue le débat parlementaire et anesthésie les institutions et leurs respirations démocratiques.

Le recours au référendum sur un sujet aussi explosif peut être une solution médiane pour dégoupiller ce blocage. Mais le risque existe de fracasser le pays sur une affaire devenue existentielle pour la société. Cela dépendra bien évidemment de la nature de la question posée. S’il s’agit de fermer hermétiquement le pays à toute sorte d’immigration, le scrutin tournerait au plébiscite, avec festival de la droite et de l’extrême droite à la clef. Mais s’il s’agit de préparer l’opinion à accepter des réalités économiques qui contredisent l’actuel  marketing politique sur l’immigration, les enjeux peuvent être différents et les débats riches.

Si ce référendum a eu lieu, il participerait à structurer profondément le débat politique en France. D’ailleurs c’est autour de l’immigration que que les passions politiques se déchaînent en France. La question migratoire est souvent la seule idée maîtresse de groupes politiques qui règnent en maître sur le débat et l’humeur général du pays.

Pour souligner l’importance cardinale de cette préoccupation migratoire, il faudra imaginer l’hypothèse où elle est soustraite du programme et de la stratégie de communication de partis politiques comme le « Rassemblement National » de Marine Le Pen ou « Reconquête » d’Eric Zemmour. Il ne leur resterait plus rien à moudre. Ils ne sont audibles sur aucune thématique importante à l’exception des angoisses réelles ou fantasmées que provoque la question migratoire.

Ce référendum, s’il a lieu, pourrait aussi se révéler un piège pour les multiples droites qui composent le paysage politiques français. Elle se livreraient fatalement à une surenchère politicienne qui dévoilerait à n’en pas douter les impostures et les marchands d’illusions.  Un avant-goût de cette compétition a déjà eu lieu lors de la dernière présidentielle où pour exister en tant que nouvelle force politique alternative à Marine Le Pen, Éric Zemmour a versé dans le pugilat et la politique de l’extrême au point de faire passer la patronne de l’extrême droite comme une modérée.

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