Loiseau, sur une liste d’extrême droite dans sa jeunesse, n’a « pas perçu » sa couleur politique

Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les européennes, a figuré sur une liste d’extrême droite lors d’élections étudiantes en 1984 à Sciences Po, rapporte Mediapart, mais elle évoque "une erreur" et assure n’avoir alors "pas perçu" la couleur politique de cette liste.

Interrogé mardi par l’AFP, l’entourage de la candidate LREM, qui compte faire barrage au Rassemblement national lors des élections européennes du 26 mai, a estimé que "cette histoire est complètement tirée par les cheveux".

"Nathalie Loiseau a toujours combattu les idées de l’extrême droite. Son engagement politique ne souffre d’aucune forme d’ambiguïté contre toutes les atteintes aux valeurs républicaines", a-t-on ajouté de même source.

En janvier 1984, Mme Loiseau, qui porte encore son nom de jeune fille (Nathalie Ducoulombier), est apparue pour des élections à Sciences Po sur la liste "commission paritaire" de l’Union des étudiants de droite (UED), syndicat né sur les cendres du GUD (Groupe union défense, syndicat étudiant d’extrême droite aujourd’hui dissout), selon un article de Mediapart mis en ligne dimanche.

"À ce moment-là, j’ai été, d’après mes recoupements ? parce que pour être tout à fait honnête j’avais complètement oublié cet épisode ?, approchée pour participer à une liste qui voulait accentuer le pluralisme à Sciences Po, alors quasi inexistant, et qui cherchait des femmes. J’ai dit oui", a-t-elle raconté, interrogée par Mediapart.

"Si ceux qui étaient sur la liste avaient un agenda extrémiste, je ne les ai pas fréquentés, je ne l’ai pas perçu, et si c’est le cas c’est une erreur. Si j’avais identifié des membres du GUD sur cette liste, évidemment que je n’aurais pas accepté d’y figurer. Je regrette d’avoir été associée à ces gens-là", a-t-elle ajouté.

Elle dit ne pas s’être "plus que cela intéressée à cette liste" et ne connaître alors qu’un de ses colistiers, qui "n’était pas d’extrême droite". Si elle avait "milité, tracté, fait campagne", elle estime qu’elle s’en "souviendrai(t), et ce n’est pas le cas".

A un mois des élections européennes du 26 mai, l’opposition a rapidement réagi.

"Je ne lui en ferai pas le reproche, je crois que chacun peut avoir son itinéraire, mais ça oblige un peu d’humilité et à un peu de simplicité", a estimé François-Xavier Bellamy, tête de liste LR, sur Radio Classique, en critiquant "cet espèce de discours moralisateur" de Mme Loiseau opposant progressistes et populistes dans le cadre de la campagne.

Une des porte-parole de LR, Lydia Guirous, a de son côté jugé sur RFI que Mme Loiseau "se moque un peu du monde" quand elle dit ne pas connaître la couleur politique du syndicat étudiant.

Pour Ian Brossat, tête de liste PCF pour les européennes, "on a le droit de changer d’avis, mais pour une formation politique qui fait toute sa com autour de l’idée qu’elle constitue LE rempart face à l’extrême-droite, ça fait drôle…"

"Pas surprenant" que Nathalie Loiseau "ne veuille débattre qu’avec Jordan Bardella (tête de liste Rassemblement national, NDLR), cela doit lui rappeler sa jeunesse ! Le système et son assurance-vie…", a tweeté Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise.

"Emmanuel Macron vous propose de choisir une repentie venue de l’extrême droite qui veut fermer la porte aux réfugiés plutôt que l’extrême droite qui veut fermer la porte aux réfugiés. C’est clair ?", a lancé Benoît Hamon pour Générations.

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