Levier important de la croissance économique nationale, le secteur industriel marocain est en plein essor et en pleine transformation, en se basant sur la modernisation de ses différents secteurs de poids, notamment l’automobile et l’aéronautique considérés comme des locomotives.
Cependant, ce rôle est appelé à croître pour assurer une reprise économique solide et durable en matière d’industrialisation, tout en aspirant à atteindre de nouvelles ambitions.
Approché par la MAP, Ahmed Khalid Benomar, spécialiste en politique économique, a indiqué que « la transformation de l’économie nationale comme prévu par le nouveau modèle de développement, doit réussir à relever son principal défi, celui de développer un écosystème entrepreneurial et de PMEs industrielles qui pourront lui faire franchir un nouveau palier, notamment dans les territoires ».
En ces temps incertains, il est aussi nécessaire d’avoir une industrie plus diversifiée afin de favoriser notre sécurité alimentaire et notre accès aux produits essentiels, a estimé M. Benomar, soulignant que le Maroc a connu plusieurs réussites pendant la période du Covid avec la capacité de production de masques et plus récemment des vaccins.
« Cela dit, le taux d’intégration dans de nombreuses filières doit encore s’améliorer, car nous voyons qu’avec les crises actuelles, les chaînes de valeurs mondiales sont facilement perturbées, dans le sens où par exemple pour assembler une automobile, nous avons besoin de milliers de composants différents venant du monde entier », a-t-il noté.
Généralement, les emplois industriels sont portés en majorité par quatre secteurs, le textile, l’agroalimentaire, l’automobile et l’offshoring qui sont aussi à la tête des créations, a fait valoir le spécialiste, précisant que dans certaines régions, ces secteurs constituent jusqu’à 80% en termes d’emplois industriels.
Et de rappeler que sur la période 2014-2020, l’automobile a créé plus de 160.000 emplois industriels sur plus de 560.000 emplois au total, soit près de 30%.
Le nouveau cadre d’investissement national, a expliqué M. Benomar, se fixe pour objectif fondamental et premier la création d’emplois stables. L’emploi constituerait un critère primordial pour les nouveaux mécanismes d’incitations.
Le Maroc accueille en effet des projets stratégiques, à forte valeur ajoutée mais aussi à forte intensité capitalistique, a fait savoir l’expert, citant l’exemple d’un secteur stratégique et à forte valeur ajoutée à l’export qu’est l’aéronautique qui n’a pu créer que près de 11.000 emplois entre 2014 et 2020.
Ainsi, si l’appui aux écosystèmes des secteurs industriels fortement créateurs d’emploi est important, il ne faut pas négliger d’autres secteurs, qui peuvent avoir un impact positif très important pour notre économie et aussi en termes de savoir-faire, a-t-il estimé, ajoutant qu’il faut aussi les accompagner pour y augmenter les créations d’emplois qui y sont souvent à forte valeur ajoutée.
En se projetant sur les perspectives de l’industrie au Maroc, M. Benomar a fait observer que les pouvoirs publics ont créé un cadre relativement favorable aux investissements industriels, mais il y toujours des défis en ce qui concerne la simplification et l’efficacité des procédures administratives.
Il s’agit d’un frein qui perdure pour de nombreuses ambitions du secteur industriel qui devrait désormais réussir à élargir son spectre à la création de nombreuses PMEs industrielles, qui pourront jouer réellement le rôle de transformation économique attendu.
Jugée globalement résiliente au-delà des effets de la crise liée à la pandémie du Covid, du conflit Ukrainien et des tensions géopolitiques actuelles, l’industrie tire de plus en plus l’économie nationale vers le haut en offrant globalement des emplois de qualité et stables, en assurant la création de richesses, en apportant des devises et en consolidant le savoir-faire national. Ce rôle, déjà conséquent, est appelé à croître davantage…