Les Etats-Unis veulent juger Assange qui a révélé nombre de leurs secrets

Les Etats-Unis veulent juger le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qu’ils considèrent comme une menace pour leur sécurité depuis qu’il s’est engagé, il y a dix ans, à exposer au grand jour leurs secrets militaires, diplomatiques et politiques.

La justice américaine avance toutefois avec prudence pour éviter de se voir reprocher d’enfreindre la liberté de la presse.

L’Australien de 47 ans a été arrêté jeudi à l’ambassade d’Equateur à Londres à la suite d’une demande d’extradition formulée par les Etats-Unis. Il s’y était réfugié en 2012, en partie pour fuir la justice américaine après la publication par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Cette fuite sans précédent avait été saluée par certains Américains, qui avaient notamment loué la dénonciation de bavures militaires. Mais les autorités, dénonçant une grave mise en danger des agents de terrain, avaient immédiatement lancé une enquête.

Un analyste de l’armée américaine, Bradley Manning, avait été identifié comme source de la fuite. Devenue femme sous le prénom de Chelsea, l’ancien soldat a écopé en 2013 d’une peine de 35 ans de prison devant une cour martiale, finalement commuée à sept ans par le président démocrate Barack Obama.

Si le droit américain condamne sévèrement la fuite de documents confidentiels, il est en revanche très protecteur de la liberté d’expression et de publication.

Pour cette raison, l’administration de Barack Obama avait, selon la presse américaine, renoncé à poursuivre Julian Assange, qui a pu continuer ses activités pendant sept ans depuis l’ambassade équatorienne.

En 2016, en pleine campagne présidentielle aux Etats-Unis, WikiLeaks avait changé de cible et publié des milliers d’emails volés dans le camp démocrate et qui s’étaient avérés très embarrassants pour la candidate Hillary Clinton.

De plus, WikiLeaks a publié en 2017 des documents compromettants pour l’agence centrale de renseignement américaine, la CIA. Furieux, son chef Mike Pompeo (devenu depuis secrétaire d’Etat) avait qualifié l’organisation de "service de renseignement non étatique hostile".

La justice fédérale avait donc relancé dans le plus grand secret les procédures contre Julian Assange et mis sur pied un grand jury, chargé de collecter les informations en vue de son inculpation.

Ce grand jury a inculpé Julian Assange en mars 2018 pour "association de malfaiteur en vue de piratage informatique", selon un acte d’accusation resté jusqu’ici sous scellé.

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