Les défis sécuritaires dans la région sahelo-saharienne sont liés au terrorisme (ex-ministre mauritanien)
Cette vaste région du Sahara et du Sahel est devenue une zone exposée au risque terroriste aussi bien pour ses habitants que pour les étrangers, a-t-il précisé, lors d’une conférence qu’il a animée, mercredi soir à Madrid, sur les défis de la sécurité au Sahara et au Sahel.
M. Ould Mohamedou a rappelé les nombreux actes terroristes perpétrés dans cette région durant les dernières années, ainsi que les prises d’otages, dont certains se sont soldées par la mort tragique de ressortissants occidentaux.
Ce professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, a évoqué, dans ce sens, la responsabilité d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dans la situation d’instabilité dans la région sahelo-saharienne.
Après avoir rappelé qu’Aqmi est issue du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, il a fait état de la différence entre le mode de fonctionnement de cette nébuleuse d’Al Qaida au Maghreb et "l’organisation mère".
L’Aqmi est beaucoup plus centrée sur des réseaux de criminalité, de contrebande, de trafic d’armes légères et de prises d’otages, a-t-il précisé, soulignant que ce modus operandi est plus criminel que politique. Il a mis l’accent, à cet égard, sur "le déphasage" entre le discours religieux d’Aqmi et "sa réalité criminelle".
M. Ould Mohamedou, également chercheur au Centre de politique de sécurité (Genève), a, en outre, évoqué les arrestations de trafiquants d’armes dans différents pays de la région et leurs liens avec Aqmi.
L’ex-chef de la diplomatie mauritanienne a mis en garde contre le danger que représente Aqmi pour la région sahelo-saharienne, une zone qu’il a qualifiée de "difficile à contrôler" et qui n’est pas à l’abri des menaces terroristes.
M. Ould Mohamedou a plaidé pour une coopération entre l’ensemble des pays de la région et une action de coordination dans le but de faire face à cette menace universelle qu’est le terrorisme.
Cette conférence a été organisée à l’initiative de la fondation "Casa Arabe" (La Maison arabe), Institution relevant du ministère espagnol des Affaires étrangères. Elle se veut un instrument au service du renforcement des liens de coopération entre l’Espagne et le monde arabe sur les plans culturel, économique, scientifique, social et politique.(Source MAP)