Le prosélytisme est un « acte condamnable », selon l’archevêque catholique de Rabat
Le prosélytisme qui consiste à forcer des personnes vulnérables à changer de religion est un « acte condamnable », a affirmé, mercredi, .
L’archevêque catholique de Rabat a remercié, par ailleurs, SM le Roi Mohammed VI pour "la liberté de culte dans le Royaume", soulignant qu’au Maroc, "les églises sont ouvertes pour les chrétiens étrangers où ils peuvent d’exercer leur religion sans aucune restriction et se rassembler pour réfléchir et étudier la parole de Dieu".
Et d’ajouter qu’en ce qui concerne l’exercice de culte pour les étrangers chrétiens " nous avons toute la liberté qu’il faut… ".
Dans un communiqué parvenu mercredi à la MAP, l’archevêque de Rabat et le président de l’Eglise Evangélique au Maroc, le Pasteur Jean Luc Blanc affirment avoir "toujours pu exercer notre responsabilité, dans le cadre de la liberté de culte reconnue aux étrangers chrétiens", précisant que cette responsabilité consiste à "aider nos frères chrétiens, à rencontrer leurs frères musulmans, à apprendre à les connaître, les respecter et les aimer, sans aucun souci de prosélytisme ".
"Notre seul but est de participer à la construction d’un Maroc où des musulmans, des juifs et des chrétiens soient heureux de partager leur responsabilité pour la construction d’un pays où puissent se vivre la justice, la paix et réconciliation", ont-ils souligné.
A l’occasion de la tenue, jeudi à Rabat, du conseil de gouvernement, plusieurs ministres ont évoqué la découverte d’un réseau d’évangélistes qui s’activaient au Maroc et l’expulsion de ressortissants étrangers qui se sont rendus coupables d’activités de prosélytisme visant des enfants en bas âge.
Suite à la campagne médiatique menée par certains milieux après l’expulsion d’un groupe d’étrangers pour prosélytisme, le gouvernement a tenu à souligner qu’autant il traite avec rigueur et fermeté toute personne ne respectant pas les lois nationales, il veille également à garantir un bon accueil et une chaleureuse hospitalité à tous ses visiteurs et à tous les étrangers établis dans le Royaume, a affirmé M. Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement.
Le Maroc, par la force de la constitution et de la loi, est une terre d’ouverture, de tolérance et de liberté pour toutes les confessions, à leur tête les religions monothéistes, a ajouté M. Naciri, faisant observer que le Royaume ne garantit pas uniquement la liberté de culte, mais aussi l’édification de lieux de prière pour chrétiens et juifs ainsi que l’exercice de leurs rites en toute liberté et dans le respect.
M. Naciri, a ajouté que le ministre de l’Intérieur, M. Taïb Cherkaoui a fourni, lors de ce conseil, toutes les explications nécessaires pour lever toute équivoque autour de cette affaire, notant que les investigations menées par les services compétents, à la suite de plaintes de citoyens et de parents des enfants victimes de prosélytisme ont révélé que les agissements des personnes expulsées sont contraires à la loi, car ils s’inscrivent clairement dans le cadre de l’exploitation de la situation économique et sociale de personnes démunies.
Les auteurs de ces actes exploitent ainsi l’innocence des enfants, sachant que le plus âgé d’entre eux a moins de 10 ans, en vue de les convertir au christianisme, sous couvert d’actions de bienfaisance, à travers la gestion d’un orphelinat accueillant 33 enfants, dont 22 garçons.
Le fait que ces enfants soient encadrés par 16 personnes, (un encadrant pour deux enfants) soit un taux des plus élevés au monde, est la preuve qu’il ne s’agit pas d’une sincère et véritable action de bienfaisance, a dit le ministre, faisant état de la découverte de supports d’évangélisation dédiés aux enfants, notamment des livres, des prospectus et des CD.
Le nombre des personnes expulsées, après les auditions et l’application de la procédure en vigueur, s’élève à 27 dont 16 s’activaient à Ain Leuh, a-t-il précisé, ajoutant qu’elles portent les nationalités de la Corée du Sud, du Brésil, des Pays Bas, d’Afrique du Sud, du Canada, d’Egypte, de Grande Bretagne, de la Nouvelle Zélande, des Etats Unis et du Nigéria.
L’enquête menée par le parquet a établi le flagrant délit dans cette affaire, a souligné le ministre, précisant que l’accueil d’enfants sous prétexte d’actions de bienfaisance s’est fait en violation des lois en vigueur, sachant que toutes les législations à travers le monde traitent avec fermeté tous ceux qui exploitent l’innocence des enfants.