Le Maroc, oasis des délocalisations

Les candidats à la délocalisation se bousculent. Les avantages proposés par le Maroc sont considérables : main-d’œuvre qualifiée, faibles salaires, exonérations fiscales. Les atouts ne manquent pas. Casablanca s’est dotée d’un quartier d’affaires dédié aux entreprises françaises.

Le Maroc, oasis des délocalisations
Erigées au rang de priorité par le gouvernement marocain, les délocalisations des entreprises françaises ont augmenté de 15% en un an et ont généré 35 000 emplois. Le chiffre pourrait atteindre les 100 000 en 2015.

La France est aujourd’hui le premier investisseur étranger du royaume. Crise oblige, les PME et les sociétés françaises du CAC 40 s’y installent ou y sous-traitent une partie de leurs activités, selon le journal Le Parisien de jeudi qui consacre un dossier à cette question.

Parmi ces entreprises: l’assureur Axa qui réfute le terme de délocalisation car selon lui, il n’a jamais fermé d’activités, ni supprimé d’emplois en France. Il justifie sa démarche par la nécessité de maîtriser les coûts face à 160 concurrents sur le marché français. « Le Maroc est un pays dans lequel les coûts de fonctionnement peuvent être 40% moins chers » souligne Eric Lemaire, le porte parole d’Axa dans une déclaration au parisien. 500 de ces salariés marocains travaillent pour la France et leur nombre devrait tripler en 2012

Concernant BNP-Paribas, on explique que les activités à Casablanca sont des développements informatiques pour l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Le site rassemble 400 informaticiens sur les 6000 postes de travail dans l’informatique au niveau mondial.
Du côté de Ubisoft, la principale motivation est la recherche de « compétences rares » et pas uniquement le faible coût du travail et les réductions fiscales. « Le Maroc forme de bons ingénieurs » souligne la direction de ce géant français du jeu vidéo.

Les clés du succès

Le Maroc est une destination attractive. Le coût est 40% moins cher qu’en France, mais pas seulement. La barrière de la langue n’existe pas. Les employés sont souvent diplômés. Du coup, les délocalisations ne se limitent pas qu’aux centres d’appel téléphoniques. Elles concernent aussi des services de haute technologie comme la maintenance informatique ou le développement de logiciels.
Multiplication des quartiers offshore et exonération fiscale pendant cinq ans.

Deux quartiers d’affaires offshore (dédiés aux entreprises qui délocalisent) ont été construits à Rabat et à Casablanca. Ils accueillent Axa, Atos Origin, BNP ou Bull. Trois autres sont en projet à Fès, Marrakech et Oujda. Des zones franches où la quasi-totalité des sociétés installées sont presque toutes des entreprises françaises, jouissant d’une exonération d’impôts pendant cinq ans.
Et ce n’est pas tout! Le gouvernement marocain finance la formation de chaque nouvel employé jusqu’à hauteur de 5 800 euros étalés sur trois ans, quel que soit le lieu de la formation au Maroc ou à l’étranger. Cette année pas moins de 10 000 nouveaux ingénieurs seront formés.

Enfin l’un des attraits à la délocalisation, comme l’explique Ouatiqua El-Khalfi en charge du programme offshoring, le prix de la location des bureaux prêts à l’emploi. Il est très compétitif: environ 8 euros le mètre carré par mois pour des locaux neufs, câblés et sécurisés. Plus d’un millier de sociétés sont implantées au Maroc. Des entreprises publiques pourraient leur emboîter le pas comme la RATP et la SNCF.

La proximité géographique et culturelle s’ajoute à la liste des atouts qui font du Maroc l’une des dernières destinations à la mode après la Chine ou le Brésil.

Leila Madani

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