Le Maroc lance une réflexion pour un « agenda africain de la migration »

Le Maroc a lancé lundi une réflexion avec plusieurs pays africains pour élaborer des politiques migratoires coordonnées afin de "défendre au mieux les intérêts" de l’Afrique dans le débat international sur la crise migratoire.

"L’Afrique doit parler d’une seule voix, imposer son agenda au lieu de subir les agendas des autres", a souligné le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita à l’ouverture d’un conclave de trois jours consacré à l’élaboration d’un "agenda africain de la migration".

Les débats à huis clos organisés dans la ville balnéaire de Skhirat réunissent une quinzaine de ministres représentant les sous-régions du continent, différentes organisations internationales et des experts.

Leurs propositions seront soumises au prochain sommet de l’Union africaine (UA) en janvier à Addis-Abeba.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du mandat panafricain confiée en mars au roi du Maroc Mohammed VI pour élaborer une "vision commune" sur le programme migratoire de l’UA.

"La migration africaine est d’abord intra-africaine : sur 8 Africains qui se déplacent, 7 restent en Afrique. La migration est majoritairement régulière (légale): seulement 15% de la migration internationale est irrégulière. Et enfin, 85% des gains des migrants restent dans les pays d’accueil", a dit M. Bourita en soulignant l’importance des politiques nationales et de leur coordination.

"Des réponses cohérentes doivent prévenir les méfaits de la migration irrégulière qui affecte la jeunesse africaine", a abondé le ministre guinéen de la Sécurité Abdoul Kabélé Camara.

"La migration représente un pilier important de développement… Aucun Etat ne peut agir seul", a pour sa part souligné Louise Arbour, la représentante du secrétaire général de l’ONU, en plaidant pour un "pacte mondial sur la migration".

Le Maroc, qui a réintégré l’UA début 2017, a adopté en 2013 une nouvelle politique migratoire et mené deux campagnes de régularisation de clandestins, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne.

La question migratoire sera un des grands sujets du prochain sommet UE-UA prévu fin novembre à Abidjan, alors que les Européens cherchent par tous les moyens à limiter l’afflux des clandestins.

D’après le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, près de 145.000 migrants sont arrivés cette année en Europe du sud par la mer depuis l’Afrique et près de 2.800 sont morts ou ont disparu pendant la traversée.

(Avec AFP)

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