Le Kenya guette Odinga et sa stratégie pour contester les élections

Le chef de file de l’opposition kényane Raila Odinga tenait son pays en haleine après avoir reporté à mercredi l’annonce de sa stratégie pour contester la réélection du président Uhuru Kenyatta, qu’il estime entachée de fraudes.

M. Odinga s’était muré dans le silence après la réélection vendredi soir de M. Kenyatta, suivie d’émeutes ayant fait au moins 17 morts et 177 blessés dans certains fiefs de l’opposition, avant de s’offrir un bain de foule dimanche dans les bidonvilles de Kibera et Mathare, hauts lieux de la contestation à Nairobi, pour prouver sa détermination.

"Nous n’avons pas encore perdu. Nous n’abandonnerons pas", avait-il lâché à des milliers de partisans survoltés à Kibera, leur donnant rendez-vous mardi et réitérant des accusations de fraudes multipliées depuis les élections générales du 8 août.

Mais c’est d’un bref communiqué que la coalition d’opposition Nasa a finalement accouché mardi pour annoncer le report de l’annonce à mercredi, expliquant que "les consultations prennent plus de temps qu’anticipé" en raison de "l’urgence, la complexité et la nature délicate des questions que la Nasa doit traiter".

Un porte-parole de la coalition a indiqué que l’opposition s’adresserait à la presse à 15H00 (12H00 GMT) depuis l’un de ses locaux.

Malgré l’assurance que les discussions "progressent bien", le report de l’annonce atteste de la difficulté du choix auquel est confrontée la Nasa, ainsi que de possibles dissensions – les numéros 2, 4 et 5 de la coalition se font très discrets -, alors que ses options semblent limitées.

L’opposition pourrait céder aux pressions internationales en saisissant la Cour suprême avant l’expiration du délai légal vendredi, possibilité qu’elle a exclue. Elle n’a par ailleurs jusqu’à présent pas apporté la preuve de ses accusations de manipulation du système électronique de transmission et de comptage des résultats.

Déjà trois fois candidat malheureux à la présidentielle (1997, 2007 et 2013), M. Odinga avait déjà saisi la justice au scrutin précédent de 2013, en vain.

AFP

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