La mort de Ben Laden, une victoire personnelle d’Obama

L’annonce, dimanche soir, de la mort du fondateur d’Al-Qaeda, Oussama Ben Laden, constitue une victoire personnelle pour le Président Barack Obama, qui se voit ainsi placé sur orbite en prévision des élections présidentielles de 2012, mais aussi un moment d’unité pour les Américains d’une rare intensité, presque dix ans après les attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Plusieurs observateurs s’accordent à souligner que cette annonce, qui vient couronner dix années d’efforts conjugués des services de renseignements et de l’armée des Etats-Unis, apportent la caution à la méthode d’Obama de gérer le dossier Ben Laden en assénant "le coup le plus dur, mais aussi le plus spectaculaire à la nébuleuse terroriste".

La victoire est d’autant plus éclatante que le chef de l’exécutif US s’était vu à maintes reprises critiqué pour "ne pas être concentré sur la traque de Ben Laden". Il ressort des éléments d’informations liées à l’élimination de fondateur d’Al-Qaeda, que l’Administration Obama avait, dès le premier jour de sa prise de fonction, mis l’accent sur la nécessité impérieuse d’éliminer l’instigateur des attentats du 11 septembre, en y mettant les moyens logistiques et humains nécessaires, dans un processus qui a dès le début été micro-managé par Obama lui-même.

Dans son discours de dimanche soir, Obama a rappelé avoir demandé au patron de la CIA, Leon Panetta, en juin 2009, de lui "fournir un plan détaillé dans un délai de 30 jours dont l’objectif est de localiser et de porter Ben Laden devant la justice".

En août dernier, des responsables au sein de la communauté des renseignements US ont identifié le compound où vivait Ben Laden à quelque 35 minutes de route d’Islamabad.

La CIA a commencé, depuis la mi-février 2011, à recevoir des renseignements de plus en plus opérationnels sur ledit compound et les personnes qui y habitent. A partir de ce moment, la Maison Blanche commençait à avoir des informations de la plus haute importance sur Ben Laden et les personnes de son entourage immédiat auxquels il faisait confiance. Vers la fin du mois de mars dernier, Obama commençait à présider des réunions sur la traque de Ben Laden au Conseil de sécurité national.

Fin d’un homme qui a symbolisé le terrorisme non-étatique

Des responsables US affirment que tô t le matin, vendredi dernier, avant son déplacement dans l’état de l’Alabama qui a été frappé par une tornade, Obama a donné l’ordre d’éliminer Ben Laden.

De même source on précise que le commando des forces spéciales, les Navy Seals, a été convoyé par hélicoptères sur le lieu du compound, ajoutant que le chef d’Al-Qaeda, qui a montré de la résistance, a finalement été tué notamment par une balle dans la tête après un échange de tir. Vers 4 heures de l’après midi dimanche, Obama recevait les premières indications de la réussite de la mission, qui a été enveloppée dans le secret le plus total, y compris pour le Pakistan théâtre de ladite opération.

Avec cet épilogue, il a ainsi été mis fin à un homme qui a symbolisé de "manière insidieuse" la menace du terrorisme non-étatique et profondément marqué le début du 21è siècle, notent les observateurs, rappelant que les attentats du 11 septembre ont non seulement changé la vie des Américains, mais les relations des Etats-Unis avec le reste du monde.

L’élimination de Ben Laden ne signifie pas pour autant la fin d’Al-Qaeda

La mort de Ben Laden, avait mis en garde le Président Barack Obama, ne signifie pas pour autant la fin d’Al-Qaeda et de ses franchises qui ont essaimé notamment dans la péninsule arabique et en Afrique du nord, en appelant à un surcroit de vigilance pour éventer toute velléité de représailles de groupes affiliés à la nébuleuse terroriste.

Peu de temps après le discours d’Obama, les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissants à la vigilance à travers le monde en raison du "risque élevé de violence anti-américaine", suite à l’annonce de l’élimination de Ben Laden.

"Etant donné l’incertitude et l’instabilité de la situation actuelle, les citoyens américains se trouvant dans les régions où les récents évènements peuvent engendrer des violences anti-américaines, sont vivement appelés à limiter leurs déplacements (à) et à éviter les grands rassemblements et manifestations", avait mis en garde le Département d’Etat, dans une alerte de voyage.

Un haut responsable US a affirmé, dans ce contexte, que les représentations diplomatiques américaines à l’étranger sont aussi placées en état d’alerte.

Obama : Les Etats-Unis ne sont pas en guerre contre l’Islam

Le président Obama a, par ailleurs, affirmé dans son discours que "les Etats-Unis ne sont pas et ne seront jamais en guerre contre l’Islam", en soulignant que Ben Laden était un "meurtrier" et que son réseau terroriste est derrière la mort de dizaines de musulmans à travers le monde et aux Etats-Unis.

Plusieurs observateurs estiment à Washington que le Président Obama bénéficiera sans doute politiquement de l’élimination de Ben Laden, mais aura peut être à faire face à des appels de plus en plus pressants pour mettre fin à l’engagement des Etats-Unis en Afghanistan.

La mort du fondateur d’Al-Qaeda a suscité une liesse et une communion populaires aux Etats Unis qui contrastent avec le débat politique acrimonieux qui a marqué ses derniers jours la vie politique à Washington, preuve s’il en est que les attentats du 11 septembre avaient profondément marqué le psyché des Américains.

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