L’Union du Maghreb Arabe: 28 ans d’existence, un bilan bien maigre, voire nul

Alors que le vendredi 17 février marquera le 28ème anniversaire de la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), force est de constater que le bilan de cette organisation régionale est particulièrement maigre, eu égard aux grands espoirs qui y avaient été placés, en 1989, par ses fondateurs et les peuples maghrébins frères.

Dans un monde mondialisé, dans lequel toutes les nations cherchent à se coaliser au sein d’organisations régionales pour défendre leurs intérêts économiques et politiques communs, le constat est d’autant plus amère au Maghreb où, malgré les liens séculaires, cultuels et culturels forts et uniques unissant le Maroc, la Mauritanie, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, personne ne semble en mesure de sortir ce projet de sa stagnation actuelle. Ce triste bilan a été vivement pointé du doigt par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de Son discours devant les participants au 28ème sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, où le Souverain a regretté que la flamme de l’UMA se soit éteinte, "parce que la foi dans un intérêt commun a disparu". L’élan mobilisateur de l’idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50 se trouve "trahi", a souligné le roi Mohammed VI, décrivant, sans ambiguïté aucune, le Maghreb comme étant "la région la moins intégrée du continent africain, sinon de toute la planète".

Alors que le commerce intra-régional s’élève à 10% entre les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à 19% entre les pays de la SADEC, il stagne à moins de 3% entre les pays du Maghreb, avait déploré le Souverain, avertissant que si les membres de l’UMA n’agissent pas et prennent exemple sur les sous-régions africaines voisines, "l’UMA se dissoudra dans son incapacité chronique, à rencontrer les ambitions du Traité de Marrakech, qui lui a donné naissance il y a 28 ans".

En l’absence d’une véritable union, c’est le citoyen maghrébin qui en paie le coût financier, économique, politique et humain. Et il est bien conscient qu’il n’y a point d’avenir à ce groupement sans que les pays maghrébins ne décident d’y investir leurs ressources naturelles et humaines et d’unir leurs voix.

Si cette Union était un rêve et une vision à ses débuts, elle est désormais une nécessité de nos jours, et ce eu égard aux mutations profondes qu’a connue la région au cours des dernières années. Une fédération des efforts est devenue indispensable pour faire face aux dangers que représentent les groupes terroristes qui ont trouvé dans la zone du Sahel et du Sahara un terreau fertile pour mettre à exécution leurs desseins.

Le temps est désormais à l’accélération du processus d’intégration maghrébine, afin que l’UMA puisse être en mesure de relever les défis posés sur divers niveaux et s’ériger en un groupement régional au service du développement économique de ses Etats membres et de leur intégration dans l’économie mondiale. Il en va de sa survie.

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