Face au refus de l’Irak d’accorder l’immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé, le 21 octobre, le retrait total des troupes. La dernière escouade a quitté dans la nuit de samedi à dimanche le camp de l’imam Ali pour les Irakiens et Adder pour les Américains près de Nassiriya, dans le sud. Les Américains laissent derrière eux un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laïc Iraqiya de l’ancien Premier ministre Iyad Allaoui, de suspendre à compter de samedi sa participation aux travaux du Parlement.
Si l’Irak exporte environ 2,2 millions de b/j, lui rapportant 7 milliards de dollars par mois, les services de base comme la distribution d’électricité et l’eau potable sont toujours défectueux. Désormais, les 900.000 éléments des forces irakiennes auront la lourde tâche d’assurer seuls la sécurité du pays alors que les insurgés, notamment Al-Qaïda, bien qu’affaiblis, peuvent encore faire couler le sang. Ils devront aussi empêcher la résurgence des milices et une réédition d’une guerre confessionnelle entre chiites et sunnites qui avait des dizaines de milliers de morts en 2006 et 2007. Et deux autres dangers menacent le pays : la crise en Syrie entre sunnites et alaouites ainsi que l’influence grandissante de l’Iran qui pourrait conduire à des conflits internes.