"J’espère que l’Assemblée nationale française fera rapidement marche arrière en ne commettant pas l’erreur de pénaliser la négation de mensonges historiques.(…) La Turquie s’opposera par tous les moyens diplomatiques à ces démarches populistes, injustes et illégales", a dit Recep Tayyip Erdogan devant la presse à Istanbul, après avoir reçu le président du Conseil national de transition (CNT) en Libye, Mustapha Abdel Jalil.
"Tueries inhumaines"
Recep Tayyip Erdogan a souligné que cette proposition de loi était de caractère "électoraliste", car elle intervient avant l’élection présidentielle de 2012 en France qui compte une importante diaspora arménienne. Il a rappelé avoir envoyé une lettre au chef de l’État français Nicolas Sarkozy, lui demandant de barrer la route à ce texte, menaçant, sinon, de "conséquences graves, irréparables" pour les relations turco-françaises.
Recep Tayyip Erdogan a, en outre, évoqué le passé colonialiste de la France et a affirmé que ce pays avait commis des "tueries inhumaines" en Algérie et au Rwanda. "Si les parlementaires français veulent se pencher sur l’histoire, je leur conseille de faire la lumière sur les événements survenus en Algérie, au Rwanda. Qu’ils élucident le rôle des soldats français", a-t-il dit. "Aucun historien, aucun homme politique ne peuvent voir de génocide dans notre passé. Ceux qui veulent voir un génocide doivent se tourner vers leur histoire sale et sanglante", a ajouté Recep Tayyip Erdogan. La Turquie a déjà averti qu’un vote favorable entraînerait le rappel pour consultations de l’ambassadeur en France et le gel de toute coopération avec Paris.