Le tribunal a également condamné l’ex-trader à verser 4.915.610.154 euros de réparation à la Société Générale. De plus, le tribunal interdit "à titre définitif" à Jérôme Kerviel d’exercer les activités d’opérateur de marché et toute activité relative aux marchés financiers.
Olivier Metzner, l’avocat de Jérôme Kerviel, a annoncé que l’ex-trader allait faire appel. Il a qualifié le jugement de "déraisonnable" avant d’ajouter : "J’espérai qu’on pourrait partager les responsabilités, ça n’a pas été le cas ! Le système va continuer !"
Bien évidemment, dès aujourd’hui, nous allons interjeter appel de ce jugement inacceptable par son caractère totalement excessif", a déclaré Olivier Metzner. Il a ensuite insisté sur sa déception : "Je suis toujours déçu quand j’échoue dans une tâche et que la vérité échoue."
"C’est un jugement totalement déraisonnable qui dit qu’une banque n’est responsable de rien, pas responsable d’une créature qu’elle a fabriquée, que seul Jérôme Kerviel est responsable des excès", a-t-il ajouté. Pour l’avocat, "c’est une injustice".
Aucun mandat de dépôt n’a été demandé. Jérôme Kerviel est laissé libre.
"Une espèce de réparation morale"
La condamnation de l’ex-trader constitue "une espèce de réparation morale", a estimé de son côté Jean Veil, l’un des avocats de la Société Générale.
"Cela confirme ce que la Société Générale a toujours dit à ses actionnaires, à ses salariés qui ont subi un très grave préjudice du fait des agissements frauduleux de Jérôme Kerviel. C’est une espèce de réparation morale", a déclaré l’avocat à la presse.
Pour maître Veil, "il y a dans ce jugement une analyse implacable des faits qui est en cohérence avec les constatations des services de police, puis des juges d’instruction. C’est la troisième fois que monsieur Kerviel est d’une certaine manière condamné."
"Dans cette affaire, il a été très clairement démontré que le comportement de Jérôme Kerviel, ses mensonges, étaient si sophistiqués que la banque ne pouvait pas se douter de ce qu’il était en train de faire", a-t-il soutenu, jugeant la banque "totalement disculpée des fautes volontaires" qui lui avaient été imputées par la défense du trader pendant l’instruction.
"On est dans la situation d’un salarié d’une entreprise auquel on fait confiance et qui a trompé la confiance de son employeur", a-t-il ajouté.