Josep Borrell en Turquie lundi sur fond de tensions avec la France

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell se rendra lundi à Ankara pour des entretiens consacrés « à tous les aspects » de la relation avec la Turquie, dans un contexte de fortes tensions entre la France et la Turquie.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell se rendra lundi à Ankara pour des entretiens consacrés « à tous les aspects » de la relation avec la Turquie, dans un contexte de fortes tensions entre la France et la Turquie.

« Nous allons discuter des problèmes et des propositions de solutions aux questions », a indiqué vendredi le porte-parole de Josep Borrell, en annonçant cette visite.

« La Turquie est un pays candidat à l’adhésion à l’UE et un allié de l’Otan », a rappelé Peter Stano.

La France accuse la Turquie de violer l’embargo de l’ONU sur les livraisons d’armes à la Libye.

Elle dénonce l’intervention militaire turque en Libye au côté du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli qui, grâce à cet appui, a fait reculer les hommes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays, soutenu par l’Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie.

Le président français Emmanuel Macron a jugé lundi que la Turquie avait une « responsabilité historique et criminelle » dans ce conflit, en tant que pays qui « prétend être membre de l’Otan ».

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a répliqué en dénonçant l’approche « destructrice » de la France, l’accusant de chercher à renforcer la présence de la Russie, adversaire historique de l’Otan, dans ce pays déchiré par une guerre civile depuis 2011.

La France a demandé un débat sur les différents contentieux opposant l’UE et la Turquie lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères européens le 13 juillet.

Les ministres devraient parler des problèmes posés par la poursuite des forages turcs dans la zone économique maritime de Chypre malgré les sanctions adoptées par l’UE.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian a laissé entendre que de nouvelles sanctions pourraient être « envisagées » sur ce dossier.

Le Parlement européen organisera pour sa part un débat jeudi prochain. « L’UE ne peut pas laisser ces agressions sans réponse », a soutenu le président du groupe du Parti Populaire Européen (PPE-Droite), l’Allemand Manfred Weber.

Mais l’UE redoute « le chantage aux réfugiés » du président Recep Tayyip Erdogan, a confié une source européenne. Fin février, il avait annoncé qu’il laisserait passer les migrants désireux de se rendre dans l’UE. Des dizaines de milliers de réfugiés avaient alors afflué en direction de la Grèce, au poste-frontière de Kastanies (Pazarkule côté grec) où des échauffourées avaient lieu pendant plusieurs jours.

La Turquie accueille sur son territoire 3,5 millions de réfugiés syriens. « Ils constituent un lourd fardeau », a souligné Josep Borrell lors de la conférence des donateurs qui a permis de mobiliser mardi 7,7 milliards de dollars pour les années 2020 et 2021. Une partie de ces financements sont destinés à aider les réfugiés dans leur pays d’accueil.

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