Japon : Carlos Ghosn bientôt libéré ?
Un tribunal japonais a annoncé avoir rejeté, jeudi, une nouvelle demande d’extension de la garde à vue du PDG de Renault, qui pourrait être libéré sous caution.
Le parquet a visiblement été pris de court par le rejet humiliant de sa demande d’extension de la garde à vue de Carlos Ghosn jusqu’au 30 décembre. Il est en effet très rare au Japon qu’un tribunal s’oppose à ce type de décision. « Nous avions requis une prolongation parce que nous la jugions nécessaire. Cela aura un impact, mais nous allons faire de notre mieux », a souligné Shin Kumimoto. « Il semble que le bureau des procureurs accélère le délai pour une mise en examen supplémentaire », a rapporté NHK.
Demande de libération
Le Franco-Libano-Brésilien a déjà été inculpé le 10 décembre pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d’euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen. Mais la garde à vue des deux hommes avait été prolongée sur de nouveaux soupçons de minoration de ses émoluments, cette fois entre 2015 et 2018, pour un montant de 4 milliards de yens (31,1 millions d’euros). « Le tribunal a sans doute jugé que l’on pouvait d’ores et déjà trancher sur le fait de l’inculper ou non sur le deuxième motif sans nécessité de prolonger la garde à vue », a commenté auprès de l’Agence France-Presse l’avocat Yasuyuki Takai, ancien membre de l’unité spéciale du bureau des procureurs de Tokyo, instance qui mène l’enquête sur le puissant patron d’industrie. « De plus, il est possible qu’il soit arrêté pour un troisième motif, on n’en sait rien », a-t-il ajouté.