Hollande dessine une vaste réforme pour restaurer la force économique de la France

François Hollande a dessiné mardi lors d’une conférence de presse très attendue une vaste réforme économique, avec la fin des cotisations familiales des entreprises d’ici 2017, qu’il a présentée comme le « plus grand compromis social depuis des décennies ».

"J’ai une conviction profonde: si la France veut garder son influence dans le monde (…) alors elle doit impérativement retrouver de la force économique", a lancé M. Hollande sur un ton grave.

Face à une "crise longue, profonde, sans doute sous-estimée, y compris par nous mêmes", le chef de l’Etat a appelé à lancer une "bataille" économique et sociale. "Les premiers résultats sont là, ils sont fragiles, trop fragiles", a-t-il concédé.

Pour remédier à cette situation, il faut selon lui se démarquer de la philosophie socialiste traditionnelle et agir sur "l’offre". Il entend ainsi supprimer d’ici 2017 les cotisations familiales "pour les entreprises et les travailleurs indépendants", soulignant que cette mesure permettra un allègement fiscal de 30 milliards d’euros.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, le chef de l’Etat français a également assuré que les ménages n’auront pas à compenser cette baisse du coût du travail, confirmant en outre un effort de 50 milliards d’euros sur les dépenses publiques entre 2015 et 2017."Je fixe un nouvel objectif, c’est que d’ici 2017, pour les entreprises et pour les travailleurs indépendants, ce soit la fin des cotisations familiales. Cela représente 30 milliards d’euros de charges", a-t-il dit.

M. Hollande a également indiqué que le "pacte de responsabilité" proposé aux entreprises sera lancé le 21 janvier, avec comme première étape la tenue des assises de la fiscalité avant la fin du mois.

Parmi les autres mesures, le président français a annoncé sa détermination à diminuer le nombre des taxes, avec comme exigence "l’investissement et l’emploi".Concernant la question de l’emploi, M. Hollande, qui s’était engagé à inverser la courbe du chômage avant la fin de 2013, a affirmé qu’une "tendance se dessine" en ce qui concerne cette questionIl a assuré dans le même temps qu’il n’y aurait "pas de transfert de charges des entreprises vers les ménages".

Nouvelles économies budgétaires

Contrairement aux vœux du 31 décembre, il a cité à plusieurs reprises son Premier ministre qui mènera des concertations sur cette future réforme et engagera la responsabilité de son gouvernement devant le Parlement.

La décentralisation devrait aussi connaître, a-t-il promis, une nouvelle étape ambitieuse avec des transferts de compétences vers les régions, dont le nombre (22) pourrait "évoluer".

Les économies budgétaires restent aussi de mise. Mais pour éviter les coupes "aveugles", un "Conseil stratégique de la dépense publique" se réunira "chaque mois" autour de lui pour fixer les priorités et "évaluer les politiques publiques".

La jeunesse reste aussi une priorité de son quinquennat, avec la présentation dès mercredi en Conseil des ministres, d’un plan de Vincent Peillon contre les inégalités scolaires.

Cette conférence coïncidant avec les voeux de la presse au chef de l’Etat, c’est au président de l’Association de la presse présidentielle, Alain Barluet (Le Figaro), que reviendra le droit de poser la première question.

Pour François Hollande, ce rendez-vous doit être l’occasion de reprendre la main alors qu’il est toujours très bas dans les sondages (24% selon OpinionWay et Ipsos, 26% selon LH2 et 34% selon Ifop) en dépit d’un léger rebond et que son pari d’inverser la courbe du chômage dans les derniers mois de 2013 est loin d’être acquis. Décisifs, les chiffres du mois de décembre ne seront publiés que dans une dizaine de jours.

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