France: début de négociations sur la réforme du droit du travail avec des syndicats hostiles

Plusieurs syndicats ont réitéré lundi leur opposition au projet de réforme du droit du travail en France, jugé trop libéral, au premier jour de négociations avec le gouvernement qui doivent se poursuivre cette semaine.

Philippe Martinez, numéro un du syndicat CGT (Confédération générale du Travail), a déclaré peu avant d’être reçu par le Premier ministre Manuel Valls qu’il réclamerait "le retrait" du projet. "Nous contestons la logique même du projet de loi", a renchéri Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat Force ouvrière, excluant de faire des "concessions" et menaçant d’actions autres que les manifestations et grèves prévues les 9 et 31 mars.

La marge de manoeuvre est étroite pour le gouvernement, qui face à l’opposition suscitée par son texte a retardé de quinze jours son approbation en Conseil des ministres, au 24 mars, et se montre désireux de ne pas braquer le patronat, qui a déjà mis en garde contre son "affadissement".

Jugé trop favorable aux entreprises par les syndicats et une partie de la gauche, le projet vise à "casser les barrières à l’entrée du marché du travail" dans un pays où le chômage stagne à 10% et frappe surtout les jeunes, plaide Manuel Valls.

"Réformer la France est vital" car son modèle social est "à bout de souffle", insiste le Premier ministre, tenant d’un social-libéralisme sans complexe face au "conservatisme" de la société.

Le projet de loi El Khomri – du nom de la ministre du Travail Myriam El Khomri – vise à réformer en profondeur le code du travail: salaire minimum, contrats de travail, temps de travail avec de nouveaux coups de canif au temps légal de 35 heures, droits syndicaux, formation professionnelle, protection en cas de licenciement, indemnisation du chômage… toutes les lois et décrets y sont réunis.

Outre les syndicats et une partie de la gauche, le projet se heurte à des mouvements "citoyens" inédits, comme une pétition qui a réuni en quinze jours plus d’un million de signatures.

Les points les plus contestés – et sur lesquels le gouvernement se dit prêt à bouger – portent sur les licenciements économiques, dont les conditions seraient plus encadrées et l’indemnisation des licenciements abusifs.

Manuel Valls s’est dit déterminé à faire voter le texte au Parlement "avec les amendements nécessaires, mais il exclut tout "statu quo". Le premier examen à l’Assemblée nationale est prévu fin avril.

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