« Français chez eux »: Claude Guéant suscite un tollé

Sur Europe 1, Claude Guéant a déclaré que « les Français à force d’immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux ». La gauche est choquée et le Front national se moque du ministre de l’Intérieur.

Les propos de Claude Guéant jeudi matin sur Europe 1 provoquent un tollé. "Les Français à force d’immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s’imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale", a jugé le ministre de l’Intérieur jeudi matin sur Europe 1. "Nos compatriotes veulent choisir leur mode de vie, ils ne veulent pas qu’on leur impose un mode de vie", a-t-il insisté.

Cette prise de position a entraîné de très nombreuses réactions dans la classe politique. Chez les socialistes, on estime le ministre de l’Intérieur marche sur les plates-bandes de l’extrême-droite. "Guéant double le FN sur sa droite", a réagi Harlem Désir, numéro 2 du PS, ajoutant que "c’est quand l’Etat n’est plus dirigé par des républicains que ‘les Français ne se sentent plus chez eux’". Un avis partagé par Martine Aubry: "C’est vraiment se moquer des valeurs de la République", a déclaré la première secrétaire du Parti socialiste.

Même son de cloche chez François Hollande. "Le meilleur service que pourrait rendre Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, serait aujourd’hui de se taire et d’éviter d’utiliser les mots qui sont généralement ceux qui heurtent quand ils sont émis par les leaders du Front national", a tranché l’ancien premier secrétaire du PS.

La sortie de Claude Guéant embarrasse également dans les rangs de la droite. Le député villepiniste Jean-Pierre Grand a qualifié jeudi "d’insupportable" et de "politiquement suicidaire" la déclaration du ministre de l’Intérieur. "Ça montre qu’il y a une lepénisation au sommet de l’Etat", a déclaré l’élu du l’Hérault.

Au Front national, Marine Le Pen a fait le choix de l’ironie. Elle a raillé jeudi le ministre de l’Intérieur, "touché par la grâce" avant les élections cantonales dont le premier tour se tient ce dimanche. Selon elle, le ministre "pourrait être adhérent d’honneur du Front national". "Cela relève de l’enfumage habituel sarkozyste", a jugé la présidente du Front national.

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