Face au Covid, le gouvernement français s’efforce de maintenir le calendrier scolaire

Epreuves anticipées du bac remplacées par du contrôle continu mais pas d’allongement prévu des vacances de février à ce stade: face au regain de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement s’adapte pour tenter de maintenir le calendrier scolaire aussi longtemps que possible.

A l’heure où la propagation rapide de nouveaux variants du virus fait craindre un nouveau confinement, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a réaffirmé vendredi son objectif: « tenir au maximum les calendriers » pour « ne pas troubler les familles et les élèves ».

Il a ainsi écarté à ce stade tout allongement des vacances de février (à partir du 6 février pour la première zone), parfois évoqué parmi les mesures possibles pour contenir la pandémie en France.

« On a toujours tous les scénarios en tête mais les vacances de février ont vocation à être à la date prévue, durer deux semaines pour chacune des zones et ne pas être changées », a déclaré M. Blanquer sur RTL, tout en précisant que cette décision « peut encore évoluer en fonction de la situation ».

Le ministre s’est voulu rassurant en jugeant l’impact du Covid limité et stable en milieu scolaire. « Nous restons sur une sorte de plateau » avec un « taux de positivité » inchangé de « 0,3% sur des milliers de tests » pratiqués sur les enfants et les adultes, notamment dans les collèges et les lycées, a-t-il affirmé.

Le point hebdomadaire publié vendredi par le ministère n’en montre pas moins que le fort regain du Covid n’épargne pas le secteur éducatif, avec presque trois fois plus d’établissements (64 sur un total de 61.500) et de classes (371 sur 528.400) fermés qu’il y a une semaine.

Le nombre de cas confirmés de contamination a augmenté en une semaine de près de 30% chez les élèves (10.003 contre 7.782, sur un total de 12,4 millions) et de 40% chez les personnels (1.586 contre 1.136 sur un total de 1,16 million).

 

– « On verra bien » –

 

Dans un courrier adressé jeudi soir aux enseignants, M. Blanquer a annoncé plusieurs mesures d’adaptation à l’évolution de la crise sanitaire, dont l’annulation des premières épreuves de spécialité du nouveau baccalauréat prévues en mars, au profit du contrôle continu.

« J’ai entendu les inquiétudes exprimées face aux difficultés de préparation » de ces épreuves », a-t-il justifié.

Depuis plusieurs semaines, professeurs, élèves, parents d’élèves et syndicats réclamaient leur annulation ou leur report, alors que 70% des lycées ont mis en place un enseignement hybride depuis neuf semaines.

L’annonce a été bien accueillie par plusieurs syndicats d’enseignants et chefs d’établissement. Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a salué une mesure qui va « permettre de faire baisser la pression » mais mis en garde sur le « contrôle continu qui peut être facteur d’inégalité ».

La FCPE, l’une des deux principales associations de parents d’élèves, s’est également félicitée de cette décision car « ces épreuves de mars n’étaient pas tenables et faisaient peser une pression énorme sur les élèves et les équipes éducatives ».

Elle attend par ailleurs que « soient communiquées avant les vacances de février les conditions d’obtention du baccalauréat ».

M. Blanquer a également indiqué que la plateforme Parcoursup, qui devait intégrer les notes des épreuves de mars, prendrait en compte les moyennes et appréciations portées lors des deux premiers trimestres.

Il a enfin annoncé que les élèves de terminale qui passent l’épreuve de philosophie auraient le choix entre trois (et non plus deux) sujets, et que ceux qui passent le français pourraient y présenter un nombre de textes réduit à 14.

Ces aménagements vont permettre aux élèves de travailler avec davantage de « sérénité » et « jusqu’au bout », y compris en juin. « On en a besoin » au vu des perturbations et retards engendrés depuis des mois, a souligné le ministre.

Jean-Michel Blanquer est toutefois resté prudent sur la suite des événements. Si un prochain reconfinement n’est « pas certain » à ce stade, « nous savons qu’il faut faire face à une situation compliquée » et « nous verrons bien », a-t-il conclu.

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