Entrée en vigueur de l' »accord historique » entre le Vatican et la Palestine
L' »accord historique » signé en juin dernier entre le Vatican et la Palestine est entré en vigueur après accomplissement des formalités de procédure, a annoncé samedi le Saint-Siège.
Il a été signé le 26 juin dernier dans le palais pontifical par le secrétaire pour les relations avec les Etats (ministre des affaires étrangères), Mgr Paul Richard Gallagher, et le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad Al-Maliki.
Etaient présents à la cérémonie de signature Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, Mgr Antonio Franco, le nonce apostolique, Mgr Giuseppe Lazzarotto, le délégué apostolique en Palestine, le représentant de Palestine auprès du Saint-Siège ainsi que les maires de Bethléem et de Ramallah.
Le texte de l’accord porte sur "les aspects essentiels de la vie et de l’activité de l’Eglise catholique en Palestine". Il s’agit de la liberté d’action de l’Eglise, de sa juridiction, du statut personnel, des lieux de culte, des activités sociales et caritatives de l’Eglise, de ses moyens de communication sociale, et des questions fiscales et de propriété.
Selon Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les Etats, l’accord e texte exprime en particulier "le souhait d’une solution à deux Etats pour le conflit israélo-palestinien" dans le cadre des résolutions de la légalité internationale.
Dans son allocution lors de la cérémonie de la signature, Mgr Gallagher avait formé le vœu de voir l’accord soutenir les efforts visant "mettre fin définitivement au conflit israélo-palestinien qui dure depuis des années et qui continue à causer des souffrances aux deux parties". Il avait exprimé ‘espoir que la solution souhaitable de deux Etats devienne une réalité le plus tôt possible.
"Le processus de paix ne peut progresser qu’à travers la négociation entre les parties en présence et avec le soutien de la communauté internationale. Cela demande certainement des décisions courageuses", avait-il dit.
La signature de cet accord bilatéral est le fruit d’un long cheminement se rapportant notamment à la prise de conscience par le Vatican de la réalité de la question palestinienne. Paul VI fut le premier souverain pontife à affirmer en 1975 que les Palestiniens n’étaient pas un simple groupe de réfugiés, mais un peuple à part entière.
En 1987, le Pape Jean-Paul II a pour la première fois nommé un Arabe palestinien à la tête du patriarcat latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah qui n’a cessé de dénoncer, les souffrances endurées par le peuple palestinien sous occupation. Le chef de l’OLP, feu Yasser Arafat, a été reçu à plusieurs reprises au Vatican à partir de 1987.
Le Saint-Siège avait ensuite établi des relations avec l’OLP en 1994 avant que le Pape Jean-Paul II n’effectue une visite au camp des réfugiés palestiniens d’Aida.
A son tour, le Pape Benoît XVI avait demandé que la solution de deux Etats devienne réalité et ne demeure pas un rêve, alors qu’une rencontre a réuni au Vatican le 8 juin 2014 les présidents israélien et palestinien à l’invitation du Pape François.