« Soyez tranquilles, votre grand leader va bien, il porte les armes et combat sur les fronts », a déclaré Aïcha Kadhafi sur la chaîne qui diffuse régulièrement des messages de dignitaires de l’ancien régime. « Vous pouvez être fiers de votre leader », a-t-elle ajouté. Et d’appeler le « peuple résistant » de Libye à se « soulever » contre les nouvelles autorités qualifiées de « traîtres ».
Aïcha s’en est pris aux responsables du CNT, citant notamment Mahmoud Jibril, numéro deux du Conseil, Abdelhafiz Ghoga, vice-président du CNT et Abdelhakim Belhadj, commandant militaire de Tripoli. Des hommes qu’elle qualifie de « traîtres qui ont rompu leur serment d’allégeance » au régime du colonel Kadhafi.
Les propos de la fille de Kadhafi posent un double problème. Autant pour elle que pour les autorités algériennes qui imposent un black-out total sur le lieu de villégiature des Kadhafi, selon le site DNA. Si cette ancienne avocate a trouvé refuge en Algérie avec une partie de sa famille pour des « strictement raisons humanitaires », son statut l’autorise-t-elle à intervenir dans les médias, à faire des appels à la guerre, à fustiger la nouvelle autorité en Libye et à qualifier ses responsables de traitres ? C’est que son intervention à la chaîne syrienne lui donne de facto un statut de réfugiée et d’opposante politique, ce qui met en porte-à-faux les autorités algériennes.
Alors que le gouvernement algérien annonçait vendredi 23 septembre le début de l’officialisation de ses relations avec le CNT, la sortie médiatique d’Aïcha Kadhafi pourrait être perçue comme un acte de trahison de la part des nouveaux maitres de Tripoli. C’est d’autant plus vrai que le CNT avait réclamé l’extradition des quatre membres de la famille de Khadafi, aussitôt leur entrée sur le sol algérien connue, pour être traduits devant la justice libyenne.
Aïcha Kadhafi, sa mère Safia et ses deux frères Hannibal et Mohamed ont été accueillis par les autorités algériennes pour des « raisons humanitaires ».
Sur le terrain, les combattants pro-CNT font face depuis plusieurs jours à une résistance opiniâtre dans les fiefs pro-Kadhafi alors que le CNT doit se réunir samedi pour discuter de la composition du gouvernement de transition