Catalogne: Madrid s’inquiète de messages sur les réseaux sociaux provenant de Russie
Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi avoir observé sur les réseaux sociaux des manipulations de l’information sur la crise catalane provenant du territoire russe, dont il veut discuter lundi lors d’un conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne.
La ministre répondait à la question d’un journaliste qui l’interrogeait sur "des ingérences de la Russie" dans les affaires intérieures de pays européens, en France, en Allemagne et dans le cas de l’Espagne dans la crise catalane.
Vendredi, le quotidien El Pais consacrait un éditorial à ce sujet pour dénoncer "l’intense campagne de médias russes proches du Kremlin … qui s’alignent sur l’indépendantisme" catalan, "l’appareil de propagande de Moscou" qui met en circulation de "fausses nouvelles pour déstabiliser la démocratie".
Dans la matinée, le chef de la diplomatie espagnole Alfonso Dastis a également évoqué lors d’un entretien à la radio Cope, les activités de "réseaux russes" et "hackers" soulignant que le sujet serait abordé au niveau européen.
"Cela ne vise pas exclusivement l’Espagne c’est une façon de stabiliser l’UE", a-t-il affirmé.
L’UE est déjà dotée d’une structure de communication stratégique ayant notamment pour mission d’identifier et d’analyser "la désinformation pro-Kremlin".
"C’est un sujet grave (…) comme il s’agit d’une attaque aux fondements de la démocratie européenne, la réponse doit être européenne", a aussi estimé le porte-parole du gouvernement Inigo Mendez de Vigo, en rappelant que la communication stratégique sera à l’ordre du jour du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’union lundi à Bruxelles.
"Le ministre des Affaires étrangères (espagnol) va intervenir sur ce sujet que l’Europe doit prendre très au sérieux", a ajouté le porte-parole.
Jeudi le général américain Curtis Scaparrotti, chef des forces de l’Otan en Europe, a demandé à la Russie "d’arrêter d’interférer" dans les élections en Europe, y compris en Catalogne.
Les autorités américaines ont souvent accusé RT et l’agence de presse Sputnik, contrôlées par l’Etat russe, de relayer la propagande du Kremlin et les soupçonnent d’avoir tenté d’influer sur la campagne pour l’élection présidentielle de 2016.