Le président du CFCM s’en prend à Valls et Fourest dans l’affaire des accusations de viols de Tariq Ramadan
"Il faut que la justice se prononce très rapidement. Et nous demandons aux adversaires politiques (de Tariq Ramadan, NDLR) de ne pas se mêler de cette affaire, dans l’intérêt des victimes", a déclaré à l’AFP Ahmet Ogras, relevant qu’"il n’y a pas une ambiance sereine aujourd’hui sur ce sujet-là".
"Si (l’essayiste) Caroline Fourest, si (l’ancien Premier ministre français) Manuel Valls ne s’étaient pas mêlés de cette affaire, je pense que les victimes en sortiraient plus fortes", a estimé le président de l’instance représentative du culte musulman.
L’islamologue suisse Tariq Ramadan, 55 ans, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, populaire dans les milieux musulmans conservateurs, est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques qui voient en lui le tenant d’un islam politique.
Deux plaintes pour viol ont été déposées en France à son encontre depuis le 23 octobre, et un quotidien suisse a relayé des témoignages d’abus sexuels sur des mineurs le visant. L’intellectuel a réfuté ces accusations.
Si Tariq Ramadan a donné de nombreuses conférences à l’invitation d’associations proches de l’ex-UOIF – gravitant dans l’orbite des Frères musulmans et devenue Musulmans de France -, "ce n’est pas un ami du CFCM", a relevé Ahmet Ogras.
"Il bénéficie de la présomption d’innocence" et "il n’a pas plus ni moins d’immunité que les autres", a-t-il ajouté. Mais "si M. Ramadan était salarié du CFCM, on l’aurait mis en congé, comme l’a fait Oxford", a assuré le président de l’instance élue par les mosquées. L’université britannique a annoncé mardi que son professeur d’études islamiques contemporaines avait "pris un congé".