Affaire Duhamel: Elisabeth Guigou renonce à sa mission sur l’inceste

 L’ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou a annoncé mercredi à l’AFP qu’elle renonçait à présider la commission indépendante sur l’inceste, après avoir été citée parmi les proches d’Olivier Duhamel, accusé de viols incestueux par sa belle-fille Camille Kouchner.

« Le climat actuel ne me permet pas de conduire cette mission avec la sérénité nécessaire. J’ai donc pris la décision de passer le relais et de renoncer à présider cette commission », indique-t-elle dans une déclaration écrite, affirmant qu’elle « a ignoré toutes ces années les faits gravissimes dénoncés par Camille Kouchner dans son livre ».

La Commission sur l’inceste et les violences sexuelles subies pendant l’enfance avait été mise en place il y a un mois. Ses travaux, destinés à mieux comprendre et agir contre ce fléau, devaient démarrer dans quelques semaines.

« J’ai accepté (de la présider) car ce sujet me tient à coeur » mais « depuis les révélations courageuses de Camille Kouchner, une partie des commentateurs a cru nécessaire de me lier à cette affaire dont je ne suis actrice ni de près ni de loin », justifie Mme Guigou.

Dans « La Familia grande », la fille de l’ancien ministre Bernard Kouchner révèle que son frère jumeau a été victime d’inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu’il avait 14 ans.

Ces révélations ont déclenché l’ouverture d’une enquête judiciaire pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans ».

L’ancienne ministre socialiste, dont le nom n’est pas cité dans l’ouvrage, était une proche de la famille. Par trois fois, elle s’est rendue quelques jours dans la maison de vacances du couple formé par Olivier Duhamel et Evelyne Pisier, mère de Camille Kouchner et de son frère jumeau, prénommé « Victor » dans l’ouvrage.

« Durant ces courts séjours, je n’ai été témoin d’aucun geste, ni comportement, ni images déplacés », écrit encore Mme Guigou, assurant qu’à « partir du milieu des années 2000 », elle n’a plus rencontré Olivier Duhamel « qu’occasionnellement ».

Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet, a pris acte de cette décision.

« Le livre de Camille Kouchner accélère encore une démarche essentielle de libération de la parole, libération qui constituait dès l’origine l’un des enjeux de la Commission de lutte contre les violences sexuelles », a-t-il ajouté.

Le gouvernement annoncera prochainement la composition de la commission, ainsi que sa nouvelle présidence, précise M. Taquet.

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