Abus sexuels: « mauvaise gestion flagrante » des Nations Unies en Centrafrique (ONG)

La Mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca) a déclaré vendredi qu’elle allait « examiner » les allégations d’une ONG l’accusant de « simulacre d’enquête » dans des affaires d’abus sexuels attribués à des Casques bleus.

La Minusca va se pencher sur "les allégations faites par la +Code Blue Campaign+ concernant des cas non signalés d’exploitation et d’abus sexuels" en Centrafrique, a déclaré vendredi à l’AFP le porte-parole de la mission, Vladimir Monteiro, joint par téléphone à Bangui depuis Libreville.

Mercredi, cette coalition d’ONG, dont le siège est à New York, a dénoncé un "simulacre d’enquête" de l’ONU en Centrafrique, affirmant avoir consulté 14 accusations d’abus sexuels à l’encontre de Casques bleus issus de neuf pays: Pakistan, Zambie, Congo-Brazzaville – qui a depuis rapatrié ses troupes suite à des accusations similaires – Burundi, Maroc, Egypte, Cameroun, Gabon, Niger.

Code Blue déclare qu’aucun accusé n’a été condamné, et que dans huit des cas, les victimes n’ont pas été interrogées par les enquêteurs.

La coalition d’ONG détaille le cas d’une femme, qui a déclaré avoir été agressée sexuellement par un Casque bleu marocain à Obo (est).

Selon Code Blue, elle a été interrogée 13 jours après l’agression par neuf hommes, personnels onusiens et autorités locales. Les enquêteurs ont établi que l’allégation faite par la femme cherchait à discréditer la Minusca "en cherchant une compensation". Ils lui ont fait signer un document en ce sens, et l’enquête a été stoppée et gardée en interne, selon la même source.

La Minusca affirme vendredi "avoir pris des mesures strictes pour lutter contre ce problème", et "reconnaît que l’exploitation sexuelle et les cas d’abus sexuels ont sévèrement affecté la crédibilité et la réputation de la mission par le passé".

Forte de 12.000 hommes, la mission onusienne est marquée par un flot continu d’allégations d’abus sexuels depuis les début en 2014 de cette mission censée aider le pays à retrouver la stabilité.

A son arrivée aux commandes des Nations unies en janvier, Antonio Guterres avait promis d’apporter une réponse ferme aux accusations d’abus sexuels.

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