A Ben Guerdane, la Tunisie commémore un « tournant » contre le « terrorisme »

La riposte aux attaques jihadistes de Ben Guerdane il y a un an ont constitué un « tournant » dans la lutte antiterroriste en Tunisie, a clamé mardi le Premier ministre Youssef Chahed, lors d’une cérémonie officielle.

Le 7 mars 2016, des groupes jihadistes avaient lancé des attaques coordonnées contre des installations sécuritaires de cette ville frontalière de la Libye dans le but, selon Tunis, de "créer un émirat" du groupe Etat islamique (EI).

Treize membres des forces de sécurité et sept civils ont péri. Mais, contrairement à leur plan, les jihadistes n’ont pas bénéficié de l’appui d’une partie des habitants de cette région marginalisée, et au moins 55 d’entre eux ont été abattus par l’armée et les forces de sécurité.

Depuis, le pays n’a pas connu d’attaque majeure, et une cérémonie officielle a été organisée en matinée pour marquer ce premier anniversaire.

"La date de 7 mars (…) revêt une symbolique", a dit le chef du gouvernement, entouré par un important dispositif sécuritaire.

"Aux habitants de (la ville) résistante de Ben Guerdane, votre victoire dans la bataille du 7 mars, la victoire de nos agents sécuritaires et de nos militaires, ont été en réalité un tournant dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

Selon lui, cette riposte a "donné espoir aux Tunisiens de vaincre le terrorisme", après une série d’attentats sanglants en 2015.

Accompagné de plusieurs ministres, M. Chahed effectue une visite de deux jours dans le Sud tunisien destinée à montrer l’intérêt du pouvoir central pour cette région longtemps marginalisée. Il a annoncé à ce sujet plusieurs programmes pour Ben Guerdane.

Cette ville d’environ 60.000 habitants vit essentiellement du commerce, notamment de contrebande, avec l’ouest libyen. Les tensions y demeurent vives, alors que ce pays voisin est en proie au chaos politique et sécuritaire.

Interrogés en marge de la cérémonie, des habitants n’ont ainsi pas caché leur profonde défiance vis-à-vis des autorités.

"J’ai un message pour nos politiciens: même 1% de vos promesses n’ont pas été réalisées (…). Ce que nous avons fait (le 7 mars 2016), c’était pour protéger notre pays, nos enfants, pas pour vous", a affirmé sur Shems FM le frère de Abdelatti Abdelkarim, une victime des attaques.

afp

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