"Nous avons entendu des passagers hurler en anglais: "Il tire ! Il tire ! Il a une kalachnikov ! J’étais avec mes deux enfants et ma compagne, autour de nous, il y avait une quinzaine de passagers", a raconté l’acteur à l’hebdomadaire Paris Match.
"Tout à coup, des membres du personnel naviguant ont couru dans le couloir, le dos courbé. Leurs visages étaient blêmes. Ils se dirigeaient vers la motrice, leur wagon de travail. Ils l’ont ouvert avec une clef spéciale, puis se sont enfermés à l’intérieur. Le tireur était à quelque dizaines de mètres de nous, dans le wagon numéro 12", a-t-il ajouté.
"Nous étions dans la voiture 11, la dernière. L’homme armé venait vers nous, il était déterminé. J’ai pensé que c’était la fin, que nous allions mourir, qu’il allait tous nous tuer (…) Nous étions prisonniers de ce train et il était impossible de s’échapper de ce cauchemar. Nous étions piégés dans une souricière !".
"Dos au mur. Collés les uns aux autres contre la porte métallique de la motrice. Nous tapions dessus, nous criions pour que le personnel nous laisse entrer, nous hurlions +Ouvrez !+ On voulait qu’ils réagissent ! En vain… Personne nous a répondu. Silence radio", a-t-il accusé.
"Cet abandon, cette détresse, cette solitude, c’était terrible et insupportable ! C’était, pour nous, inhumain. Les minutes paraissaient des heures. J’ai protégé de tout mon corps mes enfants, leur répétant en boucle que tout allait bien" (…).
La directrice de Thalys, Agnès Ogier, a affirmé samedi que les agents de la rame où s’est déroulée l’attaque armée avaient alerté le conducteur et que l’un d’eux s’était réfugié avec plusieurs passagers.
"Un agent a senti une balle le frôler. Il est parti, avec cinq ou six voyageurs, se réfugier dans le +fourgon+", un espace en bout de rame, dans lequel peuvent être rangés des bagages, et qui s’ouvre avec une clé spéciale, a raconté à l’AFP Agnès Ogier, après s’être entretenue avec les agents.
Ce "train manager" – nom donné au personnel de bord chez Thalys – "a tiré le signal d’alarme qui se trouve dans le fourgon (…). Puis, lorsque le train s’est arrêté, il est sorti pour aller alerter la rame de tête et le conducteur", a-t-elle continué.
L’attaque s’est déroulée en queue de train, dans un Thalys qui comptait deux rames. Deux agents, sous contrat avec la SNCF (chemins de fer français) ou son homologue belge la SNCB, sont présents à bord de chaque rame.
Pendant ce temps, le second agent alertait également le conducteur, via le téléphone du train. Dans le règlement français, les agents doivent d’abord alerter, puis arrêter le train, a précisé la directrice de Thalys.
Selon l’acteur, l’issue de cette attaque relève d’"un miracle". "Nous avons eu une chance incroyable d’avoir ces soldats américains (qui ont maîtrisé le suspect). Je veux rendre hommage à leur courage héroïque, et les remercier, sans eux, nous serions tous morts", a-t-il estimé.