Pécresse lance son mouvement, Libres ! pour défendre une droite « sociale et réformatrice »
La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, lance dimanche son mouvement, Libres !, avec la volonté de défendre une droite « ferme, sociale et réformatrice » au sein de LR et de se démarquer de la ligne droitière de Laurent Wauquiez, favori pour prendre la présidence du parti.
L’ancienne ministre elle-même avait été proche de M. Fillon avant de finalement rejoindre M. Juppé.
Avant le discours de Mme Pécresse, prévu à 14h30, deux tables rondes seront organisées dans la matinée, l’une portant sur les questions régaliennes, l’autre sur les questions économiques.
La première, intitulée "Pour des réponses efficaces aux menaces d’aujourd’hui et de demain", se déroulera en présence du sarkozyste Frédéric Péchenard, ancien Directeur général de la police nationale.
Eric Woerth, président de la Commission des Finances à l’Assemblée, dirigera la seconde, "pour une nouvelle croissance riche en emplois". La patronne de l’IdF, dont la région a obtenu en juillet le label "Région européenne entreprenante", a invité plusieurs chefs d’entreprise à venir s’exprimer, ainsi que l’essayiste Robin Rivaton, directeur général de Paris Région Entreprises, l’agence de développement économique de la région IdF.
A l’heure du déjeuner, les participants plancheront sur un autre thème, "Comment la droite peut-elle reparler à la jeunesse ?", thème de prédilection pour Mme Pécresse, qui ambitionne de "reconquérir" les jeunes.
Lors de son discours de clôture du campus des jeunes LR au Touquet, fin août, elle avait regretté que "seuls 6 % des 18/35 ans" aient voté Fillon à la présidentielle. "Comment peut-on espérer diriger le pays si on n’a pas la confiance de ceux qui construiront la France de demain ?", se demandait-elle.
‘Ligne rouge’ avec le FN
Cette réflexion fera partie des travaux qu’elle fixe à son micro-parti, celui d’une droite qu’elle veut "sociale, réformiste, ouverte et humaine". "Il faut tout réinventer, être beaucoup plus imaginatif, sur le pouvoir d’achat, les flux migratoires, ça ne peut pas être la fermeture des frontières", dit-elle.
Mais "il n’est pas question de diviser la droite" car "la droite est diverse", affirme également celle qui refuse de participer à "une guerre des chefs". "Libres ! est créé au sein de LR", ajoute l’élue, qui ne sera pas candidate à l’élection de la présidence de son parti, en décembre, mais veut néanmoins participer à "la bataille des idées".
La création de son mouvement est aussi un moyen pour elle de se démarquer de son homologue de la région Auvergne-Rhône-Alpes et favori parmi les six candidats déjà déclarés au scrutin de décembre, à qui elle reproche une "porosité" avec le Front national, une "ligne rouge" à ses yeux.
"Moi, je constate une chose, c’est qu’aucun leader du FN ne dit qu’il veut travailler avec moi", affirme-t-elle. Une allusion à M. Wauquiez, avec qui Marion Maréchal-Le Pen, ex-élue FN, pense qu’il y a "des choses à faire". Et avec qui Florian Philippot, vice-président du FN, a dit vouloir prendre un café.
Pas question d’un "retour à la ligne (Patrick) Buisson, celle qui nous a fait perdre en 2012", affirme-t-elle. Mais pas question non plus de s’allier aux "constructifs, partis En marche". "L’avenir de la droite, ça ne peut pas être la ligne Macron, ni la ligne Buisson", insiste-t-elle.
Parmi les élus qui devraient être présents à Argenteuil figurent également les sarkozystes Roger Karoutchi, Isabelle Debré, les fillonistes Jean-François Lamour, Gilles Carrez ou Jérôme Chartier, les juppéistes François Grosdidier et Philippe Gosselin ou encore le Lemairiste Didier Quentin.
Avec AFP