Gérard Collomb veut « pouvoir muter et radier un fonctionnaire radicalisé »

Le ministre déplore que ses marges de manœuvre soient « étroites » en cas de radicalisation d’un fonctionnaire exerçant des missions de sécurité.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb souhaite « pouvoir muter et radier un fonctionnaire radicalisé » lorsque celui-ci exerce des missions de sécurité, explique-t-il dans un entretien au Parisien de dimanche. La mesure, qui devrait prendre place dans le projet de loi antiterroriste qui doit être examiné courant septembre par les députés, « concernera les policiers, les gendarmes, les militaires, les douaniers et le personnel pénitentiaire », explique le ministre.

« Jusqu’ici, quand nous découvrons qu’un agent s’est radicalisé, nos marges de manœuvre sont très faibles », déplore-t-il, particulièrement « avec les fonctionnaires et les militaires les plus engagés dans le domaine de la sécurité ». « Il faut pouvoir muter et radier un fonctionnaire radicalisé lorsqu’il exerce des missions de souveraineté ou un métier en lien avec la sécurité », insiste le ministre de l’Intérieur. Il entend pour cela consacrer dans la loi « la possibilité de procéder à des contrôles, notamment via le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste [FSPRT], tout au long de la carrière du fonctionnaire », et non plus uniquement lors de son embauche.

Interrogé sur le nombre de « profils radicalisés » visés, le ministre précise que « quelques dizaines de situations font l’objet d’un suivi ».

Le ministre de l’Intérieur sera auditionné sur le projet de loi antiterroriste mardi par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, qui examinera le texte mercredi. Il sera ensuite débattu en séance fin septembre.

"On ne peut pas prendre le risque de perdre de vue un individu dangereux pendant trois jours"

Dans son entretien au Parisien, Gérard Collomb annonce son intention de revenir sur certains amendements adoptés par le Sénat en première lecture. Il souhaite ainsi revenir au texte initial qui imposait aux personnes faisant l’objet d’une mesure individuelle de surveillance dans leur commune un pointage quotidien, une mesure qui avait été limitée à trois pointages par semaine par les sénateurs. « On ne peut pas prendre le risque de perdre de vue un individu dangereux pendant trois jours », justifie le ministre, qui entend également « rétablir la mesure obligeant les personnes ciblées à fournir tous leurs numéros de téléphone et identifiants de communication électronique [mails] sans exiger néanmoins les mots de passe ».

Le président Emmanuel Macron a annoncé mardi une révision de la politique de prévention de la radicalisation avec l’adoption « d’ici la fin de l’année » d’un plan national. Une centaine d’associations, syndicats et organisations opposés au projet de loi antiterroriste du gouvernement ont appelé à manifester ce dimanche, notamment à Paris, Nantes, Strasbourg et Nice, contre « l’instauration d’un état d’urgence permanent ».

AFP

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