Gérard Larcher sur le point de lâcher François Fillon (L’OBS)
INFO OBS. Malgré son démenti sur Twitter, le président du Sénat, l’un des plus fermes soutiens de François Fillon, songe bien à le « débrancher ».
Larcher ne confirme pas. Mais depuis le début de l’affaire, il est "hystérique" face à l’irresponsabilité de son champion. Comme la plupart des fidèles du candidat qui n’étaient au courant de rien, il se sent trahi. Bien plus grave, le Fillon Gate compromet désormais les chances de la droite de gagner l’élection présidentielle en mai prochain. Conscient d’être l’un des rares à pouvoir parler "cash" à Fillon, et de disposer du poids politique nécessaire, Larcher s’est décidé mardi soir, après la deuxième salve de révélations du "Canard enchaîné".
Après avoir consulté, mercredi et jeudi, la plupart des ténors du parti, comme François Baroin, Laurent Wauquiez ou Bruno Le Maire pour explorer des pistes pour la suite, il s’est résolu à aller voir très vite l’ancien Premier ministre et lui dire en substance : "François, c’est fini."
Surmonter le cataclysme
Le président du Sénat entend également le prévenir qu’il s’exprimera aussitôt après dans la presse… à moins que Fillon ne veuille s’en charger lui-même. Larcher sait l’extrême difficulté de sa démarche. Car depuis quelques jours, l’ancien Premier ministre est requinqué par son meeting de La Villette et le sondage Ifop indiquant que 58 % des électeurs de droite le soutiennent.
Poussé à "tenir" par quelques proches, comme Bruno Retailleau, Gérard Longuet ou sa conseillère en "com" Anne Méaux, qui soulignent sa "légitimité" de vainqueur de la primaire et la vanité d’un quelconque plan B, Fillon veut croire qu’il peut surmonter le cataclysme qu’il a déclenché. Qu’il lui suffira d’investir le terrain à fond, de multiplier les réunions publiques comme celle de Charleville-Mézières hier soir ou celles programmées en urgence, mardi prochain, chez François Baroin à Troyes ou jeudi prochain à Poitiers avec Jean-Pierre Raffarin. Bref, il n’est pas du tout décidé à décrocher.
L’idéal, dans la tête de tous ceux qui, comme Gérard Larcher, pensent qu’il faut mettre un terme à cette course folle, serait que François Fillon adoube lui-même celui qui serait amené à prendre le relais. Afin que la bienséance et les formes soient respectées et, surtout, que l’unité de la famille des Républicains soit maintenue. Pour Larcher, ce successeur ne pourrait être qu’Alain Juppé qui, pour l’instant, ne répond toujours pas au téléphone.
Source : L’OBS