Les deux finalistes à la présidentielle française Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont démarré leur débat mercredi soir en s’affrontant dès le départ notamment sur le pouvoir d’achat et les prix de l’énergie, à quatre jours du second tour.
« Le plus grand atout de la France c’est son peuple », a déclaré la candidate RN, première à intervenir dans le débat, en soulignant que cela « fait des années que je vais à leur rencontre ».
« Depuis cinq ans, je les ai vu souffrir, s’inquiéter d’un déclassement et d’une précarité qui reste généralisée », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le président sortant a insisté sur cette période « de crises sans précédent » citant la pandémie de Covid-19 et la guerre sur le sol européen en Ukraine.
« Les inquiétudes sont là », a-t-il dit en ajoutant avoir « essayé de prendre les bonnes décisions ». « Et je veux continuer de le faire parce que je crois d’abord que nous devons et nous pouvons rendre notre pays plus indépendant et plus fort par son économie, par le travail, par la recherche, l’innovation, par sa culture », a-t-il dit.
La candidate RN était arrivée la première vers 19h45 dans les studios d’enregistrement à Saint-Denis, se déclarant « sereine » et disant vouloir profiter du débat pour « expliquer aux Français mon projet, le vrai ».
« Je crois qu’on est conscient de l’importance de ce moment, j’ai aussi à répondre de tout ce que nous avons fait durant les 5 années qui viennent », a-t-il ajouté dans un lapsus qu’il espère prophétique.
A quatre jours du second tour, les sondages donnent invariablement l’avantage au président sortant, avec 54 à 56,5% des intentions de vote contre 43,5 à 46% pour Marine Le Pen. Soit un écart de 8 à 12 points.
Un écart plus serré qu’en 2017 donc, quand M. Macron l’avait emporté avec une avance de 32 points (66% contre 34%).
Les deux candidats divergent sur l’Ukraine, les relations avec la Russie, comme quasiment tout le reste: des retraites à l’écologie en passant par le port du voile, les libertés publiques et les institutions, le pouvoir d’achat et l’Union européenne.
Les deux candidats repartent sur le terrain dès jeudi pour les dernières 48 heures de la campagne officielle, qui s’achève vendredi soir. M. Macron se rendra à Saint-Denis pour parler des logements insalubres et la rénovation urbaine. Mme Le Pen tiendra pour sa part son dernier grand meeting, à Arras dans le Pas-de-Calais.