La France enquête sur BIA, la très riche banque algérienne, installée à Paris
Le directeur général délégué de la Banque BIA, la plus importante banque étatique algérienne établie à l’étranger, Mohamed Younsi, a été auditionné pendant plus de 17 heures par la police judiciaire du commissariat central du 8e arrondissement à Paris sur des détournements de fonds, des opérations financières douteuses et des pratiques illicites. La banque gère des sommes colossales en devises..
Les auditions de la police française ont commencé depuis l’automne 2019 et leur enquête se poursuit jusqu’à aujourd’hui après plus de sept plaintes portant sur des pratiques illicites et des opérations financières très douteuses, indique samedi le site AlgériePart qui rapporte l’information.
« Les services de sécurité français et les autorités financières françaises ont diligenté depuis le début du mois de juillet 2019 une grande enquête sur des pratiques occultes de détournements de fonds et d’abus de biens sociaux dans lesquelles est impliqué le banquier algérien Mohamed Younsi, à savoir le premier responsable de la Banque BIA », précise encore le site.
A l’issue des investigations de la police judiciaire, le dossier sera renvoyé devant Procureur de la République près le tribunal judiciaire de Paris.
Selon AlgériePart, la Banque BIA, créée en 1975 au cœur de Paris, s’appelait la Banque Intercontinentale Arabe avant de de changer de raison sociale en 2005 pour devenir la Banque BIA, soulignant que le capital de la BIA est détenu à parité par 2 banques d’Etat, l’une algérienne : la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), l’autre libyenne : la Libyan Foreign Bank. Chacune d’elles est la première dans son pays respectif et dispose de moyens financiers importants, étant notamment en charge des transactions sur les hydrocarbures vers les pays importateurs (Amérique du Nord, Europe, Asie).
Pour AlgériePart, la BIA est une banque algérienne quasiment méconnue en Algérie, alors que c’est une institution stratégique qui gère des sommes colossales en devises.
« La Banque BIA s’est d’abord spécialisée dans les années quatre-vingts dans le financement des flux commerciaux entre la France et l’Algérie et la Libye. Mais officieusement, cette banque dont le siège est situé dans le beau quartier parisien de Franklin Roosevelt, gère toutes les confirmations des lettres de crédits émanant et en direction de l’Algérie et dispose également d’une énorme influence sur le financements des importations de l’Algérie », note-t-il.