Fillon «se félicite» depuis Libreville de la polémique sur le 14-Juillet
Depuis Libreville au gabon, le Premier ministre français a redit la «colère» que lui inspire la proposition d’Eva Joly de remplacer le défilé militaire par un cortège citoyen.
"On me dit qu’il y a une polémique en France sur les propos que j’ai tenus en réponse à Mme Joly qui proposait de supprimer le défilé militaire du 14 juillet. Je vais vous dire: je m’en félicite parce que je suis en colère", a affirmé le Premier ministre, très applaudi par la communauté française du Gabon réunie à la résidence de France pour fêter le 14 juillet avec trois jours de retard.
"Je suis en colère quand j’entends comparer le défilé des Forces françaises le 14 juillet à ce qui se passe en Corée du nord. Cela témoigne pour le moins d’une grande mauvaise foi ou alors d’une profonde méconnaissance des traditions et de l’Histoire de notre pays."
Samedi, l’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit a lancé, dans le Parisien: "Les seuls pays où l’on ne voit parader que des militaires et des missiles, c’est qui? La Chine, la Russie, la Corée du Nord! Ce n’est quand même pas très glorieux."
"L’armée française ne défile pas sur les Champs-Elysées pour étaler la puissance militaire de notre pays. L’armée française défile sur les Champs-Elysées afin que la Nation puisse rendre hommage à ceux qui risquent leur vie pour la défendre", a poursuivi Fillon.
"Le métier des armes ce n’est pas un métier comme les autres. C’est le seul métier où quand on y entre, on sait qu’on va peut être devoir donner la mort ou peut être la recevoir. Les événements récents en Afghanistan nous montrent tout le respect que nous devons, toute la gratitude qui doit être la nôtre pour les forces armées françaises", a-t-il ajouté. "Alors, oui je le dis, je suis fier que la Nation puisse les honorer au moins une fois par an en les faisant défiler sur la plus belle avenue du monde."
"On ne peut pas se féliciter d’une polémique. Le Premier ministre qui sait qu’il a fait une bourde ferait mieux d’en convenir et de passer à autre chose", lui a répondu à distance depuis Avignon François Hollande, candidat à la primaire PS, qui l’avait vivement critiqué.