Hommage unanime à un « Géant de l’histoire »

"Géant de l’Histoire", "icône mondiale", "un des plus grands leaders de notre temps": les superlatifs sont tombés presque aussi dru que la pluie mardi lors de l’hommage officiel à Nelson Mandela à Soweto, où Barack Obama a fait figure de vedette en s’en prenant aux leaders des régimes autoritaires.

"Il est difficile de faire l’éloge d’un homme… encore plus difficile de faire celle d’un géant de l’Histoire, qui a conduit une nation vers la justice", a déclaré le président américain acclamé par la foule.

Répétant son admiration pour celui "qui a montré le pouvoir de l’action", Barack Obama n’a pas hésité à dénoncer une certaine hypocrisie dans les louanges qui s’élèvent du monde entier depuis l’annonce de sa mort, jeudi dernier.

"Il y a trop de dirigeants qui se disent solidaires du combat de Mandela pour la liberté, mais ne tolèrent pas l’opposition de leur propre peuple", a-t-il tonné devant un parterre sans précédent d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Parmi eux se trouvaient des représentants du régime chinois ou le président zimbabwéen Robert Mugabe, dont les pays sont régulièrement dénoncés par les défenseurs des droits de l’homme.

En marge de l’hommage à Mandela, apôtre de la réconciliation, M. Obama a provoqué la surprise en serrant la main de son homologue cubain Raùl Castro. Selon l’un des ses conseillers, il a pris cette initiative pour montrer une nouvelle fois sa volonté de briser la glace, alors que les deux pays sont en froid depuis le début des années 1960.

Les médias officiels cubains ont immédiatement salué un geste d’espoir.

Barack Obama a aussi dressé un parallèle entre le "triomphe" de Nelson Mandela contre le régime d’apartheid et la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis.

"Michelle et moi sommes les bénéficiaires de cette lutte", a-t-il dit, comparant Mandela à ses héros personnels, dont les pères fondateurs américains et le président assassiné Abraham Lincoln qui avait libéré les esclaves noirs.

La cérémonie d’hommage a pris fin après quatre heures de discours officiels qui ont parfois semblé en décalage avec la volonté manifeste du public de célébrer Nelson Mandela de manière festive.

A partir de mercredi, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.

Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud-est rural du pays, la terre des ancêtres xhosas de Mandela. C’est là qu’il sera enterré dimanche aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d’une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite