L’Algérie subit un revers diplomatique sur le dossier libyen (Le Monde)

Alger vient d’essuyer un échec avec le veto américain opposé à la candidature de son ancien ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra au poste de chef de la médiation des Nations unies sur la Libye, affirme « Le Monde ».

Le journal français souligne que ce « désaveu » est d’autant plus « cinglant » que la diplomatie algérienne espérait, à travers ce dossier, « retrouver un certain éclat après un long effacement».

Le poste de chef de la médiation des Nations unies sur la Libye est vacant depuis la démission le 2 mars du Libanais Ghassan Salamé, qui avait jeté l’éponge après avoir constaté son impuissance à enrayer l’escalade des ingérences militaires étrangères sur le théâtre libyen, rappelle le journal.

Dans une analyse sous le titre « L’Algérie subit un revers diplomatique sur le dossier libyen », Le Monde revient en détail sur les raisons à l’origine de cet échec cuisant de la diplomatie algérienne.

Citant Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye à l’Institut des relations internationales de Clingendael (Pays-Bas), Le Monde affirme qu’« il y a eu une certaine naïveté de la part des Algériens qui aimeraient dans ce type de circonstances être perçus comme des Africains par les subsahariens. Mais dans une Union africaine où, par ailleurs, le Maroc a été réintégré début 2017, les Algériens ne sont pas considérés comme des Africains».

Mais l’argument qui semble avoir le plus pesé sur Washington, affirme le journal français, tient à la difficulté pour l’Algérie de demeurer au-dessus de la mêlée libyenne, c’est-à-dire de se tenir à une égale distance entre l’ouest (le GNA de Faïez Sarraj) et l’est (le maréchal Khalifa Haftar à Benghazi).

Quoi qu’il en soit, affirme Le Monde, « l’échec de la candidature de Lamamra laisse un goût amer à Alger. Car il souligne en creux la faiblesse de la position internationale de l’Algérie qui espérait retrouver un peu du lustre de sa diplomatie flamboyante des années 1970».

Selon le journal français, « une médiation onusienne prestigieuse aurait en outre aidé le régime à reconquérir l’opinion publique nationale après le grand vertige protestataire de 2019 autour du Hirak».

Et d’ajouter qu’après l’échec de la candidature de Lamamra, «l’Algérie s’est retrouvée toute seule, personne n’est venu l’aider à un moment où elle est particulièrement affaiblie».

 

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