Vidéo exclusive. Sid-Ahmed Ghozali sur les élections législatives : “le pouvoir algérien ment aux algériens”

Vidéo exclusive. Sid-Ahmed Ghozali sur les élections législatives : “le pouvoir algérien ment aux algériens”
83 : c’est le nombre de jour avant que l’Algérie ne renouvelle son Parlement, des élections législatives attendues par les algériens, mais aussi par l’ensemble des analystes politiques intrigués par le calme algérien ou, version plus engagée, par son immobilisme. Du climat autour de ces élections législatives, annoncées par le président M. Abdelaziz Bouteflika sur un plateau télévisé, nous avons voulu prendre la température avec le point de vue d’ un ancien premier ministre, M. Sid-Ahmed Ghozali, et également candidat aux présidentielles de 1999 et 2004. À la question : « Que pensez-vous de ces échéances que Bouteflika qualifie de “ décisives” ? », il ne mâchera pas ses mots, du début à la fin. Dans cette interview exclusive, il condamne d’une main de fer ces élections qui, selon lui, ne sont ni plus ni moins qu’une grossière démocratie de façade; avec dans le rôle de scénariste, le pouvoir , une mise en scène qui pourrait concurrencer les productions hollywoodiennes avec un peuple algérien dans le rôle du spectateur passif..

Tout cela dans l’unique but de donner une impression de liberté au reste du monde, calmer le jeu avec ces élections dites libres pour ne pas que l’Algérie connaisse à son tour, son printemps arabe. En contestation totale avec ces évènements, Ghozali appelle au boycott.

« Ce sont des mots… »

Ghozali remet en cause le caractère libre de ces expressions qui apparaît comme une nouveauté dans les propos du président algérien, en soulignant bien que “la nouveauté du caractère libre est un aveu de l’opacité des précédentes” et va même jusqu’à qualifier de mensonger son discours, particulièrement lorsqu’il expose son ambition de vouloir refaire la loi sur les partis de telle manière à ouvrir le champs politique.

“Le pouvoir algérien ment aux Algériens…”

Et en effet c’est à juste titre que Ghozali remet en question le président car la loi pour les partis qui donne la possibilité à toutes associations politiques d’exister et se présenter à des élections figure dans la Constitution algérienne depuis le 5 juillet 1989, seulement le gouvernement algérien n’a jamais appliqué cette loi jusqu’à présent. D’après l’ancien premier ministre, ces élections n’ont aucun caractère decisif, elles sont mises en places pour donner une « impression » de démocratie, car les partis candidats sont tous menés par l’Etat et ne font qu’être complice de la supercherie politique dans l’unique objectif de donner une illusion de pluralité. Le scénario semblerait d’ores et déjà écrit et c’est pour cela qu’il appelle à un boycott général de ces élections.

« Ils cherchent à se préserver du printemps arabe »

On le sait l’Algérie a jusqu’à présent échappé au printemps arabe qui touche pourtant ses voisins mais combien de temps encore va-t-elle tenir ? Le plus longtemps possible, en tout cas c’est ce qu’espère le gouvernement algérien et c’est tout l’objet de cette mascarade selon Ghozali, le principal objectif de cette stratégie étant de feindre de prendre les devants, de jouer la carte du “visionnaire”.

« Tenez vos troupes mais faîtes semblant parce que nos opinions n’acceptent plus la complaisance que nous avions vis-à-vis des pouvoirs locaux…» , Sid-Ahmed Ghozali.

Ghozali mentionne également le fait que des forces extérieures, par exemple américaines, pourraient demander aux décideurs politiques algériens de “faire semblant”. Depuis le printemps arabes, beaucoup d’observateurs occidentaux braquent leur yeux vers l’Algérie sans bien comprendre pourquoi le printemps arabe initié par le voisin tunisien n’a pas eu son passeport pour l’Algérie


Rayane Haddad

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