Vers une opération européenne en Centrafrique

Les dirigeants européens sont convenus vendredi, à la demande de la France, de donner une dimension européenne à l’opération française de pacification de la République centrafricaine, ce qui permettra d’obtenir un financement commun.

Le Conseil européen réuni à Bruxelles juge l’intervention française "cruciale" dans ses conclusions et confirme la volonté de l’Union européenne de contribuer à la stabilisation de la Centrafrique, "dans ses dimensions militaires et civiles".

La Haute représentante de l’UE pour la politique extérieure et de sécurité, Catherine Ashton, est chargée de présenter des propositions à ce sujet lors d’un Conseil des ministres des Affaires étrangères européens le 20 janvier 2014.

Quelque 1.600 soldats français participent aujourd’hui à l’opération Sangaris de sécurisation de la Centrafrique aux côtés de près de 4.000 soldats africains, dont les effectifs seront portés à au moins 6.000 hommes.

"Ce que j’ai obtenu ce matin, c’est que non seulement il y ait un soutien unanime des Européens (…) mais qu’il y aurait une mission européenne, une opération européenne, qui pourrait être décidée au cours du conseil des Affaires étrangères de janvier", a expliqué François Hollande.

Le président français a précisé que Catherine Ashton présenterait dans son rapport toutes les options civiles et militaires de cette future mission européenne.

La France, a-t-il dit, a besoin d’une "présence européenne" pour assumer des fonctions précises – protection de l’aéroport de Bangui, mise en œuvre d’un dispositif sanitaire ou d’un hôpital de campagne, actions purement humanitaires, etc.

Selon l’entourage du président français, il n’y a eu aucune objection à la décision du Conseil de mettre à l’étude dans un délai aussi court la mise sur pied d’une mission européenne.

La chancelière Angela Merkel a cependant averti qu’il n’était pas question que des soldats allemands y participent.

"Je l’ai dit au président français", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. "Quelles seront les autres formes d’aide et de soutien possibles ? Nous en parlerons."

Elle a par ailleurs dit qu’il n’y aurait "certainement pas" de financement rétroactif.

"Dès lors que le Conseil des Affaires étrangères déterminera la nature de l’opération (…) les financements suivront mécaniquement", a pour sa part déclaré François Hollande.

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a rappelé que l’UE soutenait déjà les forces africaines en Centrafrique à hauteur de 50 millions d’euros, à quoi s’ajoutent60 millions d’euros en aide humanitaire.

L’Union européenne est engagée à ce jour, dans le cadre de sa politique de sécurité et de défense commune, dans 12 missions civiles et quatre opérations militaires, qui mobilisent au total plus de 7.000 personnes.

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