Un antiallergique bon marché pourrait être efficace contre l’hépatite C

Un antihistaminique bon marché vendu sans ordonnance pourrait être efficace contre le virus de l’hépatite C, selon des expériences sur des souris infectées et porteuses de cellules hépatiques humaines.

Les résultats publiés mercredi dans la revue médicale Science Translational Medicine, suggèrent que ce médicament, chlorcyclizine HCl (CCZ) qui coûte 50 cents le comprimé, pourrait être utilisé pour traiter des personnes atteintes d’hépatite C.

Cette infection chronique touche de 130 à 150 millions de personnes dans le monde et en tue de 350.000 à 500.000 par an. Elle peut rester longtemps indétectable et provoque une inflammation du foie qui entraîne souvent des complications graves comme la cirrhose ou le cancer.

Des médicaments très efficaces existent contre l’hépatite C mais leur coût peut atteindre 84.000 dollars pour douze semaines.

"Bien que l’hépatite C soit curable, il y a un besoin de médicaments efficaces à des coûts raisonnables", souligne le Dr Jake Liang de l’Institut national américain du diabète et des maladies digestives et rénales (NIDDK), le principal auteur de l’étude.

"Le CCZ est un candidat prometteur pour traiter cette maladie potentiellement mortelle", estime cet hépatologue.

La recherche a permis de découvrir que le CCZ bloque les premiers stages de l’infection probablement en neutralisant la capacité du virus de l’hépatite C de pénétrer dans les cellules du foie humain qui avaient été greffées sur les souris de l’expérience.

Les effets de ce médicament ont été similaires à ceux des antiviraux utilisés contre l’hépatite C mais sans les effets secondaires toxiques.

"Grâce à un système innovant de criblage nous avons pu identifier le CCZ pour neutraliser le virus de l’hépatite C", explique Anton Simeonov, directeur scientifique du Centre des sciences translationnelles avancées aux Instituts nationaux de la santé.

Identifier des molécules déjà autorisées par les autorités "pourrait offrir une voie plus rapide de découverte et de commercialisation de nouveaux traitements pour toutes les maladies", selon lui.

La prochaine étape de cette recherche sera de tester l’antiallergique CCZ sur des humains.

"Les personne atteintes d’hépatite C ne devraient pas prendre du CCZ pour traiter leur infection tant que ce médicament n’aura pas été utilisé en toute sécurité et efficacement contre cette infection", met en garde le Dr Liang.

"Le CCZ pourrait un jour offrir une alternative abordable aux autres traitements très coûteux, surtout dans les pays à bas revenus où l’hépatite C est rampante", relève le Dr Griffin Rodgers, directeur du NIDDK.

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