Avocat de formation, catholique conservateur assumé et fondateur du Parti républicain, Kast accède à la présidence après plus de trois décennies de vie politique.
Il s’est imposé au second tour du scrutin avec environ 20 points d’avance sur sa rivale et candidate du gouvernement sortant, Jeannette Jara, issue du Parti communiste.
Né en 1966 au sein d’une famille chilienne d’origine allemande, benjamin d’une fratrie de dix enfants, José Antonio Kast a construit son identité politique autour de valeurs familiales et d’un discours d’ordre et d’autorité. Lui même père de neuf enfants, il revendique un mode de vie et un engagement public inspirés par le catholicisme, qui ont longtemps façonné son positionnement idéologique.
Sa carrière politique a débuté à l’Union démocratique indépendante (UDI), formation historique de la droite chilienne, au sein de laquelle il effectue quatre mandats successifs de député. En 2016, il rompt avec l’UDI et entame une trajectoire indépendante, avant de fonder en 2019 le Parti républicain, qui deviendra en quelques années un acteur central de la droite conservatrice.
Battu au second tour en 2021 par Gabriel Boric, Kast a su capitaliser sur l’échec du gouvernement sortant et sur la montée des préoccupations sécuritaires pour revenir plus fort.
Sur le plan programmatique, le président élu défend une ligne économique résolument libérale, avec un focus sur la réduction du périmètre de l’État, la baisse de la fiscalité sur les entreprises, la suppression ou fusion de ministères, et l’assouplissement des normes environnementales afin de stimuler l’investissement.
Il promet une croissance annuelle de 4 %, une simplification administrative et une relance de l’emploi formel, tout en s’engageant à réduire les dépenses publiques de plusieurs milliards de dollars.
Conscient de l’image radicale qui lui a longtemps collé à la peau, Kast a cherché à modérer son discours durant la campagne, affirmant ne pas vouloir s’immiscer dans la vie privée des citoyens, tout en maintenant une fermeté affichée sur les questions sociétales, migratoires et sécuritaires.
Il a fait de la lutte contre la criminalité, du contrôle des frontières et du rétablissement de l’ordre public les priorités de son mandat.
Son arrivée au pouvoir s’annonce toutefois complexe face à un panorama économique et parlementaire délicat.
Kast devra gouverner avec un Congrès fragmenté, sans majorité claire, et répondre à des attentes élevées dans un pays encore marqué par les fractures sociales issues des émeutes sociales de 2019.
L’insécurité, la crise du logement, l’immigration et le ralentissement économique constituent les principaux défis de son mandat où, selon ses proches conseillers, la « lune de miel » avec l’opinion publique pourrait être brève.
Pour José Antonio Kast, l’enjeu sera désormais de transformer un discours de campagne axé sur l’autorité et l’efficacité en résultats concrets, dans un Chili en quête de stabilité mais profondément divisé quant à son avenir politique et social.
Les 20 points d’avance obtenus ce dimanche face à la candidate du gouvernement le confortent auprès de l’opinion publique, mais jettent sur ses épaules une lourde responsabilité pour répondre aux attentes des Chiliens.
