Trump à la recherche d’un ministre des Affaires étrangères…
Alors que le nouveau président américain est en train de former son équipe exécutive, une seule question taraude la presse internationale: Qui pour remplacer John Kerry au poste très iconique et très exposé de Secretary of state, l’équivalent de ministre des Affaires étrangères? Jusqu’au jour d’aujourd’hui, trois noms tiennent le haut du pavé. Rudolph Giuliani, John Bolton et Mitt Romney.
Par Mustapha Tossa
Le second nom qui attire les lumières dans la galaxie Trump est John Bolton, ancien ambassadeur américain aux Nations unies. L’homme est réputé avoir une parfaite connaissance des dossiers internationaux mais se distingue de ses pairs par un tempérament de pyromane confirmé. Alors que la communauté internationale validait dans la douleur l’accord sur le nucléaire iranien, John Bolton militait ouvertement pour que l’aviation américaine bombarde les complexes nucléaires iraniens.
Le troisième est Mitt Romney, 69 ans, un des plus durs détracteurs de Donald Trump pendant la campagne électorale. Voici ce qu’il avait dit de l’actuel président américain :" Donald Trump est un charlatan, un imposteur. Ses promesses ne valent pas mieux qu’un diplôme de l’université Trump. Il prend les Américains pour des pigeons». Et voici ce que Romney a dit après sa rencontre avec Trump pour discuter de la possibilité d’occuper le poste de ministre des Affaires étrangers :’ Nous avons eu une grande conversation sur les divers théâtres mondiaux où les Etats-Unis ont des intérêts significatifs (…) "Nous avons discuté de ces domaines et échangé nos points de vue sur ces sujets, une discussion très complète et en profondeur dans le temps qui nous était imparti. J’apprécie l’opportunité de parler avec le président élu, et j’attends avec impatience la prochaine administration".
Donald Trump a sans doute le choix entre ces trois profils. Entre la dangereuse simplicité d’approche d’un Rudolph Giuliani et là non moins dangereuse technocratie militariste d’un John Bolton et l’imprévisible réaction qui peut aller jusqu’au désaveu d’un Mitt Romney. En attendant, il lui faut mettre noir sur blanc une politique étrangère et une doctrine militaires… Car ce qu’on sait jusqu’à présent des choix diplomatiques de Donald Trump c’est qu’il entend s’approcher davantage de Vladimir Poutine, qu’il veut prendre de la distance avec l’alliance atlantique, qu’il veut modifier l’accord sur le nucléaire iranien, qu’il donne la priorité à la guerre contre Daesh plutôt que le démantèlement du régime de Bachar El Assad et qu’il entend déplacer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem comme signal de la reconnaissance de cette ville comme capitale unique et éternel d’Israêl. Donald Trump est actuellement à la recherche d’un homme ou d’une femme pour mettre en musique à l’international ces visions qui auront certainement à changer au contact de l’exercice du pouvoir.