Scotland Yard décapitée à un an des JO de 2012

Le chef de Scotland Yard, Paul Stephenson, et le patron de l’antiterrorisme John Yates ont démissionné. Ils comparaissent ce mardi devant une commission parlementaire.

Scotland Yard décapitée à un an des JO de 2012
Le chef de Scotland Yard Sir Paul Stephenson et le patron de l’antiterrorisme John Yates ont démissionné et comparaissaient mardi devant une commission parlementaire, laissant Scotland Yard déstabilisé à un an des Jeux Olympiques de 2012 à Londres.

En quelques jours, la réputation de Scotland Yard, 50000 policiers, figure incontournable des romans d’Agatha Christie et icône du pays à l’étranger avec ses fameux «bobbies», a été sérieusement entachée.

Quatre responsables de haut rang, dont le numéro un de Scotland Yard, ont en outre été déférés devant l’organe de contrôle de la police, l’IPCC (Independent Police Complaints Commission) pour leur rôle dans l’enquête sur les écoutes pratiquées par News of the World, dominical à scandales appartenant au groupe Murdoch.

En quelques jours, le bel édifice semble se craqueler de toutes parts. Deux têtes sont déjà tombées, celles du grand patron Sir Paul Stephenson et du chef de l’anti-terrorisme John Yates, compromis tous les deux dans l’embauche en 2009 d’un ancien rédacteur en chef adjoint du News of the World, Neil Wallis, comme consultant.

Neil Wallis est resté onze mois conseiller à Scotland Yard, à partir de 2009, au moment précis où John Yates jugeait inutile de rouvrir l’enquête bâclée en 2006 avec seulement deux condamnations, d’un journaliste et d’un détective ripoux.

En seulement huit heures de réflexion, John Yates avait conclu qu’aucun élément nouveau ne justifiait de rouvrir le dossier, sans avoir jeté un coup d’oeil sur les 11.000 pages de notes saisies à l’époque auprès du détective qui espionnait les messageries, Glenn Mulcaire.

Paul Stephenson et John Yates doivent expliquer aux 11 députés de la commission des «Home Affairs» pourquoi Scotland Yard a enterré l’enquête sur News of the World en 2006 et refusé obstinément de la rouvrir jusqu’au début de cette année, alors que 4000 personnes pourraient avoir été victimes des écoutes, jusque dans la famille royale.

«J’ai la conscience tranquille»
John Yates a protesté vigoureusement de sa «totale intégrité» lundi. «J’ai la conscience tranquille», a-t-il dit, tout comme son patron Paul Stephenson, qui n’a pas hésité à «mouiller» le Premier ministre David Cameron, soulignant que Neil Wallis, à la différence d’Andy Coulson, embauché par David Cameron comme conseiller en communication, n’avait jamais été mêlé à l’affaire des écoutes.

«Contrairement à M. Coulson, M. Wallis n’a pas démissionné de News of the World, et à ma connaissance, n’a pas été mêlé de quelque façon que ce soit à l’enquête initiale sur les écoutes téléphoniques», avait souligné le numéro 1 de la police britannique, contraignant David Cameron à se justifier depuis Prétoria où il venait d’arriver dans le cadre d’une visite écourtée en Afrique.

Les liens entre News of the World et la police connaissent chaque jour de nouveaux développements.

L’organe de contrôle de la police a indiqué qu’il se pencherait sur les conditions d’embauche à Scotland Yard de la fille de Neil Wallis, Amis Wallis, qu’aurait favorisée John Yates.

Scotland Yard a aussi reconnu lundi soir avoir utilisé comme interprète un autre journaliste de News of the World, Alex Marunchak, alors que ce dernier travaillait parallèlement pour le tabloïde en Irlande. Entre 1980 et 2000, Alex Marunchak figurait sur la liste des interprètes du «Met» pour l’ukrainien.

Parmi les quatre hauts responsables déférés devant la «police des polices» figure Andy Hayman. Ce dernier, chef de l’antiterrorisme à l’époque de la première enquête en 2006, a démarré une chronique au Times, propriété de Murdoch au Royaume-Uni, juste après son départ de Scotland Yard en 2007.

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