Refonte du système de l’immigration par le gouvernement britannique

Le gouvernement britannique a lancé, jeudi, la plus grande refonte du système d’immigration du pays depuis près d’un demi-siècle, prévoyant notamment le durcissement des règles régissant l’accès à la résidence permanente.

« S’installer durablement dans ce pays n’est pas un droit, mais un privilège qui doit se mériter », a déclaré la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, dans un communiqué de son département.

Elle a précisé que la réforme vient remplacer « un système d’immigration défaillant par un modèle fondé sur la contribution et l’intégration ».

Le nouveau système d’immigration fait suite à l’annonce, plus tôt cette année, du projet visant à augmenter la durée de résidence requise pour accéder au statut de résident permanent, portée de cinq à dix ans.

Selon le ministère de l’Intérieur, ces changements s’appliqueront à près de deux millions de migrants arrivés au Royaume-Uni depuis 2021, sous réserve d’une consultation sur les dispositions transitoires. Les personnes disposant déjà du statut de résident permanent ne seront pas concernées.

Les travailleurs à bas salaire, notamment les 616.000 personnes et leurs familles arrivées entre 2022 et 2024 via les visas santé et services sociaux, un dispositif suspendu cette année en raison d’abus, seraient soumis à une période minimale de quinze ans avant de pouvoir prétendre à la résidence permanente.

Les migrants dépendants des prestations sociales devront, quant à eux, attendre vingt ans pour y accéder, soit quatre fois plus qu’actuellement. Des propositions pourraient également conditionner l’accès aux aides sociales et au logement public à l’obtention de la citoyenneté britannique, plutôt qu’au statut de résident permanent comme c’est le cas actuellement.

Pour la première fois, des sanctions seront instaurées à l’encontre des migrants exploitant le système, poursuit le ministère.

En revanche, les médecins et infirmiers du système national de santé (NHS) pourraient s’établir après cinq ans, tandis que les talents internationaux les plus qualifiés, notamment les hauts revenus et entrepreneurs, pourraient bénéficier d’une procédure accélérée à trois ans.

Mme Mahmood a rappelé que les conditions d’accès à la résidence permanente incluent désormais l’emploi, un casier judiciaire vierge, une bonne maîtrise de l’anglais et l’absence de recours aux prestations sociales.

Actuellement, ce statut est généralement accordé après cinq ans de présence sur le territoire, ouvrant l’accès aux fonds publics, y compris pour les titulaires de visas de travail qualifié, les familles et les bénéficiaires de voies humanitaires. Le gouvernement affirme que les nouvelles mesures feront du système britannique de résidence permanente l’un des plus stricts et sélectifs d’Europe.

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